Le mercredi 7 mai 2025, le président français Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée Ahmed Al-Charaa, président syrien par intérim. Cette visite a suscité une vive polémique, en raison du passé controversé de l’invité, autrefois connu sous le nom de guerre Abou Mohammed al-Joulani, figure djihadiste et ancien chef rebelle syrien.

Parmi les voix critiques, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2027, s’est dit profondément choqué par cette initiative. Interrogé sur Europe 1 par la journaliste Sonia Mabrouk, il a exprimé son incompréhension face à cette réception officielle. À la question de savoir si cet accueil pouvait favoriser un apaisement et garantir une plus grande sécurité pour la France, il a réagi avec stupéfaction.

Poursuivant son propos, Dupont-Aignan est allé jusqu’à estimer que le président Macron devrait être destitué pour un tel acte.

De son côté, Emmanuel Macron a défendu cette rencontre comme un geste en faveur d’une possible levée progressive des sanctions économiques européennes, à condition que la coalition islamiste dirigée par Al-Charaa parvienne à stabiliser la Syrie.

Lors d’une conférence de presse conjointe, le chef de l’État français a exhorté son interlocuteur à « tout mettre en œuvre pour assurer la protection de tous les Syriens sans exception, quelles que soient leur origine, leur religion, leur confession ou leurs opinions ».

Ahmed Al-Charaa a affirmé que la sécurité du peuple syrien était sa « priorité absolue », tout en appelant à la levée des sanctions occidentales, qu’il juge injustes. Selon lui, ces mesures « ne frappent plus les responsables des massacres, mais le peuple syrien lui-même », entravant sérieusement le développement du pays. « Nous en avons discuté longuement avec le président Macron aujourd’hui », a-t-il déclaré, ajoutant que ce dernier avait « fait preuve de compréhension ».

Face aux vives critiques émises par la droite et l’extrême droite, Emmanuel Macron a dénoncé des « postures à des fins politiciennes », destinées selon lui à « flatter certains électorats ».

 Texte : SACRE Abel

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN