Actualité nationale/ Boga Sako Gervais accusé de terrorisme : la justice gèle ses comptes, l’opposition dénonce une chasse aux voix critiques
Selon le confrère Linfodrome, la justice ivoirienne a ordonné le gel des avoirs bancaires de Boga Sako Gervais
Selon le confrère Linfodrome, la justice ivoirienne a ordonné le gel des avoirs bancaires de Boga Sako Gervais, enseignant‑chercheur et défenseur des droits humains.
Ce dernier est visé par des accusations extrêmement lourdes : actes terroristes, meurtres, vols en réunion, incendies de véhicules, destructions de biens publics et privés, ainsi que participation à des mouvements insurrectionnels.
Une affaire qui remonte à 2021
Cette procédure n’est pas nouvelle. Depuis juillet 2021, le Dr Boga était déjà placé sous contrôle judiciaire par la justice ivoirienne. À l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, Sako et un de ses amis avait tenu une conférence de presse, au cours de laquelle il accusait le pouvoir d’Abidjan de fermer la voie de la présidentielle aux opposants en les excluant. Cette affaire prend aujourd'hui un nouveau tournant, illustrant la crispation du climat politico‑judiciaire en Côte d’Ivoire.
Depuis l’étranger, Boga Sako dénonce une chasse à l’homme
Le 18 juin dernier, peu avant que le juge ne prenne sa décision, Boga Sako Gervais était apparu en vidéo depuis l’étranger. Il affirmait avoir quitté la Côte d’Ivoire à cause de menaces d’arrestation imminente. Selon lui, son départ précipité faisait suite à un appel du préfet de police d’Abidjan ainsi qu’à la réception d’un message menaçant de la part d’une autorité sécuritaire.
« À partir de 13h ce jour‑là, la cavale a commencé », expliquait‑il, tout en assurant qu’il n’a jamais reçu de convocation officielle et qu’il refuse de « porter les armes contre son pays ».
Une situation révélatrice des tensions à quatre mois de la présidentielle
Pour de nombreux Ivoiriens, le cas de Boga Sako Gervais illustre le climat de tensions à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025. D’un côté, la justice évoque des faits extrêmement graves, justifiant ainsi des mesures strictes. De l’autre, la société civile et une frange de l’opposition dénoncent une répression ciblée contre des personnalités critiques du régime.
Quel impact sur le climat socio‑politique ?
À quatre mois du scrutin, où les alliances s’affinent et où la société civile appelle à des élections apaisées, cette affaire vient rappeler combien la ligne est fragile entre justice, politique et respect des libertés publiques. Ce nouvel épisode nourrit des débats passionnés parmi les Ivoiriens, tandis que tous espèrent que la présidentielle de 2025 restera un moment de choix démocratique, loin des tensions du passé.
Texte : SACRE Abel
Récit : Massi de GANHOUE
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