Editorial du 2 septembre 2024 : Macron comme les présidents africains ?

Editorial du 2 septembre 2024 : Macron comme les présidents africains ?

Le président français Emmanuel Macron a-t-il été contaminé par ses pairs les présidents africains ?


Le président français Emmanuel Macron a-t-il été contaminé par ses pairs les présidents africains ? La question mérite d’être posée, car après avoir dissout l’Assemblé nationale le 9 juin 2024 à la suite de sa défaite aux élections européennes, le président français a organisé des législatives anticipées qu’il a aussi perdu face au Nouveau Front populaire qui raflé 192 élus, alors que son bloc s’est contenté de 158 sièges.

Certes, ce score ne donne pas la majorité absolue au Nouveau Front populaire mais tout de même, lui donne le droit de proposer un Premier ministre. Dure réalité qui semble gêner le chef de l’exécutif français car depuis la fin des législatives, la France n’a toujours pas de Premier ministre encore moins un nouveau gouvernement. 

Si on sait que Gabriel Attal, le Premier ministre sortant a démissionné depuis le mardi 16 juillet 2024, et que Macron l’a reconduit pour « le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau Gouvernement », on se demande pourquoi depuis ce temps, le patron de l’Elysée lésine à accepter que les vainqueurs des dernières législatives proposent la nomination du chef du gouvernement.

Après avoir reçu certains dirigeants politique le vendredi 23 août 2024, Macron devait se prononcer sur la nomination d’un nouveau Premier ministre, au plus tard le lundi 26 août 2024. Mais rien n’y fit, le statuquo demeure. 

Pendant que Les Écologistes, La France insoumise, le Parti communiste français et le Parti socialiste etc., réclament la nomination d’un nouveau Premier ministre sortant de leur rangs, Macron lui, se targue de ses succès

Comme un bon autocrate africain, le président français dribble les politiques français qui l’attendaient sur le sujet de l’heure, la nomination d’un premier ministre issu des rangs de l’opposition victorieuse des dernières législatives, comme le veut la loi en France.   

Par le passé, c’étaient les présidents européens qui influençaient les chefs d’Etat africains ; si aujourd’hui, les dirigeants occidentaux imitent les africains, cela veut dire que les lignes bougent…

Texte : SACRE Abel    

Voix : Marie-Paule N’GUESSAN