A Sanaa, la capitale du Yémen, les rebelles houthis détiennent vingt employés des Nations unies, parmi lesquels figure le représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) dans le pays, le Britannique Peter Hawkins. L’arrestation révélée le 19 octobre 2025, par l’Organisation des Nations unies (ONU), fait suite à une descente menée la veille par les forces houthies dans un complexe résidentiel de l’ONU situé dans la capitale. Selon Jean Alam, porte-parole du coordinateur résident de l’ONU au Yémen, cinq employés nationaux et quinze membres du personnel international sont toujours retenus. Onze collaborateurs yéménites, également arrêtés lors de l’opération, ont été relâchés.

L’ONU a entamé des discussions avec les autorités houthies ainsi qu’avec d’autres acteurs afin d’obtenir la libération immédiate de l’ensemble du personnel. L’identité de Peter Hawkins parmi les personnes détenues a été confirmée par un responsable onusien s’exprimant sous couvert d’anonymat, ainsi que par deux sources proches des services de sécurité houthis.

Ce n’est pas la première fois que les Houthis ciblent le personnel onusien. Le 31 août 2025, les rebelles avaient déjà pris d’assaut des bureaux de l’ONU à Sanaa, arrêtant une dizaine d’employés accusés d’espionnage au profit des Etats-Unis et d’Israël. Depuis plusieurs mois, de nombreux collaborateurs de l’organisation ont été interpellés dans les zones sous contrôle houthi, une tendance préoccupante qui s’intensifie.

Deux jours avant cette vague d’arrestations, le chef des Houthis, Abdelmalek al-Houthi, avait affirmé à la télévision que ses forces avaient démantelé « l’une des cellules d’espionnage les plus dangereuses », qu’il a associée à des organisations humanitaires telles que l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial. Ces accusations ont été vivement dénoncées par Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, qui les a qualifiées de « dangereuses et inacceptables », estimant qu’elles mettent en péril non seulement la sécurité du personnel humanitaire, mais également la poursuite des opérations de secours dans un pays dévasté par plus d’une décennie de conflit.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’Guessan