La plateforme d’opposition « Groupe de concertation des acteurs politiques » (GCAP) a annoncé son retrait de la vie politique à compter du 31 octobre 2025, dénonçant une « atteinte grave à la démocratie ». 

Cette décision rendue publique le 22 octobre, survient après l’adoption, début octobre, d’une révision constitutionnelle ouvrant la voie à un maintien indéfini au pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno. Votée à une large majorité par le Parlement, cette réforme allonge le mandat présidentiel à sept ans et supprime toute limitation du nombre de mandats, moins de deux ans après l’adoption par référendum de la précédente Constitution.

Le porte-parole du GCAP, Max Kemkoye, a fustigé un texte qui, selon lui, « transforme le Tchad en propriété politique au service d’un homme et de son régime ».

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Le collectif critique également la levée de l’incompatibilité entre la fonction présidentielle et la direction d’un parti ; une mesure qui permet désormais à Mahamat Idriss Déby Itno de conserver la présidence du Mouvement patriotique du salut (MPS), dont il a pris la tête en janvier 2025.

Le GCAP composé de douze partis politiques accuse le pouvoir d’entretenir un climat de « peur et d’intimidation », marqué par des interdictions systématiques de manifestations et de rassemblements politiques. La plateforme estime que « Continuer à faire de la politique dans ces conditions, c’est accompagner un dictateur et légitimer son règne sans fin ». 

Cette décision de retrait du GCAP de la scène politique, intervient alors que l’ancien Premier ministre et principal opposant, Succès Masra, a été condamné à vingt ans de prison pour « diffusion de messages haineux et xénophobes » et « complicité de meurtre », à l’issue d’un procès qualifié d’expéditif par ses partisans. Les avocats de l’ancien chef du gouvernement tchadien, détenu depuis mai 2025 et condamné le 9 août, ont déposé le 13 octobre 2025, une demande officielle de libération provisoire, invoquant un état de santé préoccupant. Ils sollicitent également une autorisation de sortie du territoire afin que leur client puisse recevoir des soins à l’étranger.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’Guessan