Au Soudan, la guerre des généraux vire sur le terrain ethnique

Les combats qui ont éclaté à Khartoum le 15 avril 2023 entre les forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, « Hemetti », n’ont pas tardé à déborder sur le terrain ethnique.

Cette guerre fratricide a déjà fait plus de 1 200 morts et plusieurs milliers de blessés, selon des médecins et militants des droits humains.

Dans l’ouest du pays, les combats se sont transformés en conflit opposant les milices janjawids, soutenues par les Forces de soutien rapide, et les communautés non arabes dites « africaines », c’est-à-dire non arabes, qui ont formé des groupes d’autodéfense.

Al-Geneina (capitale du Darfour-Occidental) est aujourd’hui assiégée. Le marché principal, les administrations et les camps de déplacés ont été incendiés. Depuis la fin du mois de mai, les réseaux électriques sont coupés, rendant les communications téléphoniques impossibles. Touchés par les combats et faute de médicaments ou d’électricité, tous les centres de santé sont hors service.

Depuis le début de la guerre des chefs militaires à Khartoum, sur près de 2 millions de déplacés, plus de 270 000 l’ont été au Darfour occidental. « Le Darfour sombre rapidement dans une calamité humanitaire. Le monde ne peut pas laisser cela arriver. Pas une nouvelle fois », s’alarme Martin Griffiths, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations unies.

Texte SACRE Abel

Voix : Clara TOHOURI