Burkina Faso : d’où vient le sentiment anti-français

Burkina Faso : d’où vient le sentiment anti-français

Burkina Faso : d’où vient le sentiment anti-français

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D’où vient le ressentiment subit contre la France au pays de Blaise Compaoré ? pour le savoir, il faut remonter aux origines.

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07 Février 2023


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D’où vient le ressentiment subit contre la France au pays de Blaise Compaoré ? pour le savoir, il faut remonter aux origines.

 

Bref retour dans l’histoire

Anciennement appelée la Haute-Volta, le Burkina Faso est une ancienne colonie française, qui obtient l'indépendance le 5 août 1960. Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du 4 août 1984, sous la présidence du révolutionnaire Thomas Sankara.  Le nom Burkina Faso est une combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres » — Burkina se traduisant par « intégrité, honneur » en Moré et Faso se traduisant par « territoire, terre ou patrie » en dioula. C’est ce pays de l’Afrique de l’ouest qui émet subitement un sentiment anti-français sous la gouvernance du capitaine Ibrahim Traoré, l’actuel chef d’Etat.

A l’origine, la révolution

Tout commence par Daniel Ouezzin Coulibaly, un homme politique du temps d’avant l’indépendance du pays.

Surnommé le lion du rassemblement démocratique africain(RDA), il est élu député le 10 novembre 1946, représente le territoire de Côte d'Ivoire au parlement français en même temps que Félix Houphouët-Boigny. Sa hargne et son courage font de lui le véritable père de la révolution burkinabé. Suivront ensuite, Maurice Yaméogo(11 décembre 1959  au 3 octobre 1965), Sangoulé Lamizana ( 14 juin 1970  au 8 février 1974),

Saye Zerbo(25 novembre 1980 au 7 novembre 1982), Jean-Baptiste Ouédraogo( 8 novembre 1982  au 4 août 198) et Thomas Sankara( 4 août 1983 au 15 octobre 1987)

Tout s’accélère sous Thomas Sankara

Si aujourd’hui, on parle de sentiment anti-français au Burkina Faso, cette ‘’révolte’’ prend ses origines sous Thomas Sankara. C’est lui qui a osé aller s’arrêter à l’ONU pour dire qu’il ne paye pas les dettes contractées avec les Occidentaux par son pays et demander à ses pairs présents de suivre son exemple. C’était en 1986. Un an après, il a été tué lors d’un coup d’Etat le 15 octobre 1987. C’est lui qui disait : « Une jeunesse mobilisée est dangereuse, une jeunesse mobilisée est une puissance qui effraye même les bombes atomiques », « La Révolution démocratique et populaire a besoin d'un peuple de convaincus et non d'un peuple de vaincus, d'un peuple de convaincus et non d'un peuple de soumis qui subissent leur destin. »  « Oser lutter, savoir vaincre », « Tuez Sankara, des milliers de Sankara naîtront » etc.

Dans l’actualité  

Aujourd’hui en 2023, les autorités burkinabés ont demandé aux forces françaises présentes sur leur sol de décamper avant fin février 2023. Une attitude jamais observée dans une ancienne colonie française mis à part le Mali, où les soldats français ont également été sommés par les militaires au pouvoir de plier bagage en 2022.

Cette rupture de la coopération militaire avec Paris illustre la profondeur du fossé qui n’a cessé de se creuser ces derniers mois, entre un pays dont la culture anti-impérialiste semble renaître de ses cendres et un ancien colonisateur dont la diplomatie est jugée inefficace.

Trop d’ingérence dans le fond, trop d’arrogance dans la forme : au Burkina Faso, la politique française irrite une frange grandissante de l’opinion publique.

Au Sahel, région désertique d’Afrique de l’Ouest minée par les conflits djihadistes et les coups d’Etat à répétition, « la contestation de la politique française est devenue une rente permettant aux militaires de se faire une légitimité dans le peuple. Cela, le capitaine Ibrahim Traoré, l’actuel président de la transition du Burkina Faso, l’a compris dès les premières heures suivant son coup d’Etat.

 

Texte : SACRE Abel

Voix : Charles KOUAKOU