Le membre influent du Conseil présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, est au cœur d’une tempête politique après que les États-Unis lui ont imposé une restriction de visa. Bien que Washington n’ait pas nommé publiquement la personne sanctionnée, l'économiste et ancien gouverneur de la banque centrale a confirmé l'information à l'Associated Press, le mardi 25 novembre 2025, niant catégoriquement les allégations de soutien aux gangs.

Les gangs armés continuent de détenir un pouvoir de facto, contrôlant 90 % de la capitale et des pans entiers du pays, où ils mènent extorsions et violences avec des armes de qualité militaire. Le CPT, formé après la démission du Premier ministre Ariel Henry, est censé organiser des élections avant le 7 février 2026, date de la fin de son mandat. Des critiques accusent certains membres du conseil de chercher à se pérenniser au pouvoir et de manipuler le choix du prochain Premier ministre. M.  Fritz, qui a présidé le conseil, a réfuté ces accusations lors d'une conférence de presse, affirmant qu'il cherchait un nouveau chef de gouvernement pour s'attaquer à la corruption et aux gangs.

Écoutons sa réaction face aux accusations.

Les tensions sont palpables.  Alphonse Jean a révélé avoir reçu des messages le pressant de ne pas chercher à renverser le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et de publier plutôt le décret électoral.

Il a aussi fustigé l'échec du Premier ministre actuel en matière de sécurité, de gouvernance et d'organisation électorale. Le CPT subit une pression intense pour organiser des élections, mais la violence rend l'échéance de février impossible. Des dates provisoires ont été fixées pour août et décembre 2026. Haïti n'a pas tenu d'élections depuis près d’une décennie, et plus de 4 300 personnes sont mortes dans la violence des gangs en 2025.

Texte et Récit : Sam Rivers