Le dimanche 16 mars 2025, un vol affrété par les autorités américaines, transportant plusieurs centaines de migrants vénézuéliens expulsés des Etats-Unis d’Amérique, a atterri au Salvador, en Amérique centrale. Cette opération a été menée malgré une décision de justice rendue la veille, suspendant temporairement les expulsions.

L’Etat américain a justifié ce transfert de migrants, en expliquant que les vols étaient déjà programmés et ne pouvaient être annulés.

Il a également signifié que ces personnes expulsées étaient liées au ‘’Tren de Aragua’’, un gang criminel vénézuélien actif en Amérique latine. Toutefois, aucune preuve concrète n’a été fournie pour étayer cette affirmation.

A leur arrivée, les migrants vénézuéliens ont été immédiatement transférés au Centre de confinement du terrorisme (CECOT), la plus grande prison d'Amérique latine, où ils ont été placés sous la surveillance de forces de sécurité en tenue anti-émeute. Ce centre pénitentiaire ultra-sécurisé est devenu un instrument clé de la politique répressive du président salvadorien Nayib Bukele.

Ce transfert fait partie d’un accord signé en février 2024 entre les Etats-Unis et le Salvador, prévoyant que ce dernier prenne en charge la gestion des migrants considérés comme indésirables. En échange, le Salvador bénéficie d’un soutien financier de la part des Etats-Unis.

Ces expulsions massives font écho à celles effectuées contre les migrants haïtiens depuis 2021, où des milliers de personnes ont été refoulées sans réelle possibilité de demander l'asile.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Clara TOHOURI