Guiglo et Blolequin distants de 54 km se trouvent dans la région du Cavally, située dans l’ouest de la Côte d'Ivoire.  Mais rallier ces deux villes peut constituer un véritable parcours de combattants, surtout en période pluies, au point que l’on baptise cette voix de la ’’ Piste de l’Enfer’’.  En effet, c’est à cause de la critique d’une de ces pistes dans ladite zone que le sous-préfet de Tinhou Abomahin Djama a été débarqué. 

Nous n’allons pas nous immiscer dans les prérogative d’un sous-préfet mais en tant que journaliste, une de nos prérogatives est de décrier ce qui va mal dans le pays ou même dans le monde.

La ‘’Piste de l'Enfer’’ ou le chemin des supplices long de 54 km est un parcours particulièrement redouté en raison de sa dégradation et de ses conditions de circulation extrêmes. Les pluies torrentielles rendent la route boueuse et glissante, rendant le passage presque impossible par endroits. Les véhicules, qu'ils soient de type 4x4 ou même camions, doivent naviguer entre les nids-de-poule et les flaque d’eau dont les profondeurs sont inconnues par les automobilistes. 

Ici l’on a l’impression que les habitants de cette zone vivent encre les temps précambriens, ignorants tout du bitume.

On écoute quelques passagers qui ont traversé l’enfer en s’aventurant sur cette piste.

Les agriculteurs pour le transport des produits agricoles tel que le cacao et le café, pour desservir les marchés urbains sont obligés de traverser dans douleur cette voie, quelquefois dénommée le sentier des souffrances ou encore la route de la douleur pour écouler leurs marchandises, et sa traversée est la seule alternative, même si elle est semée d'embûches.

Les habitants de Guiglo et Blolequin ont développé une véritable culture de solidarité autour de cette route. Les villageois s'entraident pour dégager les véhicules embourbés et partagent des conseils sur les meilleures heures pour emprunter le chemin. Cette entraide témoigne de la résilience d'une communauté qui a appris à s'adapter aux défis de son environnement.

La traversée de la Piste de l'Enfer entre Guiglo et Blolequin est bien plus qu'un simple trajet ; elle représente un symbole de défi et de détermination pour une communauté qui, malgré les obstacles, continue de lutter pour un avenir meilleur. Les efforts pour améliorer cette route sont cruciaux pour le développement socio-économique de la région du Cavally, transformant progressivement la perception de cette voie aujourd’hui redoutée.

Si l’on a pour coutume de dire que la route précède le développement, dans le cas de Guiglo et Blolequin l’on peut sans toute foi trop exagéré dire que cette zone est encore loin d’un début de développement.

Texte et voix : Silvere BOSSIEI