Ils sont nombreux, ces pays de l'Afrique noire qui servent de décharges à ciel ouvert aux les vêtements usagés. Parmi eux, le Kenya qui depuis des années maintenant, est le théâtre de banditisme environnementale causant des  pollutions et risques sanitaires. Selon un rapport de la fondation Changing Markets publié jeudi 16 février 2023, « les impacts de la pollution des vêtements envoyés au Kenya sur le sol, l’eau et l’air sont considérables ».

Les déchets textiles, cette espèce d'ombre qui couvre le Kenya.

En 2021, près de 900 millions de vêtements usagés ont été exportés vers le pays, dont la majorité comporte du plastique. Pour l'ONG, cette situation est « alimentée par la production croissante de vêtements synthétiques bon marché fabriqués par des marques du Nord ».

Dans un contexte où la Convention de Bâle interdit l’exportation de déchets vers les pays ne disposant pas de capacités de retraitement adaptés, le chiffrage du rapport montre que sur ces 900 millions, 150 millions sont originaires de l'Union européenne et du Royaume-Uni. Ces vêtements sont pour la plupart des dons, selon la conclusion en septembre 2022 d'une enquête.

Les recherches ont essentiellement été basées sur des données douanières et d'import-export ainsi que sur le travail de terrain mené par l'organisme Wildlight et l'association Clean Up Kenya , qui ont eu plus de 80 entretiens avec des marchands kényans et se sont rendus sur des sites-clés.

Eu égard des photos et vidéos jointes au rapport, l'organisme Changing Markets parle de "4 000 tonnes d'immondices déversées chaque jour, dont une proportion significative de textiles d'export aux portes de Nairobi".

D'après l'institut Hot or Cool, environ 30% soit 300 millions des vêtements donnés par les pays occidentaux atterrissent dans des décharges ou des incinérateurs des pays du Sud.

Texte et voix : Charles KOUAKOU