Le 16 juin 2023, les militaires au pouvoir au Mali ont réclamé le « retrait sans délai » de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) au Conseil de sécurité de l’ONU.

Malgré cette demande formulée par les autorités maliennes, la Minusma est encore au Mali, pis s’apprête à faire voter une résolution de l’ONU qui prévoyait un départ d’ici à la fin de 2023 des casques bleus, déployés au Mali depuis dix ans.

 Selon plusieurs sources diplomatiques, mardi 27 juin, Bamako s’est opposé à ce projet de résolution qui permettrait aux soldats onusiens de perdurer sur le sol malien alors qu’ils sont déclarés Persona non grata.

L’un des responsables du peuple s’adresse ici à la Minusma

Le vote de la résolution, initialement prévu le 29 juin, a ainsi été reporté à vendredi 30 juin afin de donner plus de temps aux parties pour trouver un compromis.

Ce projet de texte prévoyait un départ des casques bleus d’ici à la fin de l’année des quelque 15 000 militaires, policiers et civils déployés sur les douze bases de l’ONU au Mali, principalement implantées dans le nord et le centre, là où les conflits djihadistes ne cessent de s’intensifier depuis le début du terrorisme en 2012.

Ce texte permettait également à la Minusma de conserver des capacités de protection des civils jusqu’à son retrait et laissait entendre que la liquidation totale de la mission ainsi que le transfert de certaines de ses compétences aux agences onusiennes présentes dans le pays ne pourrait être bouclé d’ici la fin de cette année.

« Mardi 27 juin 2023, les Maliens sont sortis pour demander un retrait de la Minusma en trois mois. C’est totalement irréaliste, précise un diplomate occidental en poste à Bamako. Ils cherchent à compliquer le retrait de la mission, pour la contraindre à laisser le plus de matériel possible sur place et pour montrer au peuple qu’ils peuvent défier les Nations unies. »

Texte : SACRE Abel

Voix : Clara TOHOURI