Selon des données de l’Institut national des statistiques (ISTAT) publiées le mardi 21 octobre 2025, 369 944 naissances ont été enregistrées en 2024, soit une baisse de 2,6 % par rapport à 2023. Le taux de fécondité atteint un niveau plus bas historique, avec 1,18 enfant par femme, contre 1,20 l’année précédente. Ce recul s’inscrit dans une tendance de fond. En 2008, le pays comptait encore plus de 576 000 naissances ; elles étaient moins de 515 000 en 2013, puis sous les 440 000 en 2018. Depuis, la diminution se poursuit chaque année.

Ce déclin place l’Italie parmi les pays européens les plus touchés, loin derrière la France ou la Suède, où la fécondité reste proche de 1,8 enfant par femme. Parallèlement, le vieillissement de la population s’accélère : plus d’un Italien sur quatre a désormais plus de 65 ans, un record au sein de l’Union européenne. Les conséquences à moyen terme inquiètent les démographes, qui anticipent une baisse marquée de la population d’ici 2050, avec des répercussions sur l’économie, le marché du travail et le système des retraites.

Malgré des politiques natalistes renforcées aides financières, crèches subventionnées, congés parentaux élargis, le gouvernement peine à enrayer la tendance. Le coût de la vie, la précarité de l’emploi, en particulier chez les jeunes, et l’insuffisance de politiques familiales durables freinent les projets de parentalité. La Première ministre Giorgia Meloni a appelé à un « sursaut collectif », rappelant que la natalité est avant tout « une question d’avenir ». Mais dans les faits, pour beaucoup d’Italiens, avoir un enfant reste un choix difficile, souvent perçu comme un luxe.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN