Environ cinquante élèves enlevés vendredi 21 novembre 2025 dans une école catholique de l’Etat du Niger, au Nigeria, sont parvenus à s’échapper. L’information a été révélée dimanche 23 novembre par l’Association chrétienne du Nigeria. Au total, 303 élèves et 12 enseignants avaient été capturés lors de l’attaque menée à l’aube contre l’établissement Saint Mary, l’un des enlèvements les plus massifs jamais enregistrés dans le pays.

Agés de 8 à 18 ans, les enfants kidnappés représentaient près de la moitié des effectifs de l’école. Selon l’association, les élèves évadés ont pu regagner leur famille entre vendredi et samedi. Cette attaque survient quelques jours après l’enlèvement d’une vingtaine d’élèves dans un autre établissement de l’Etat voisin de Kebbi, nouvel épisode d’une vague de violences qui a conduit à la fermeture préventive de nombreux établissements scolaires. 

Depuis des années, le Nigeria fait face à l’insurrection djihadiste dans le nord-est et à l’activité particulièrement violente de bandes criminelles dans le nord-ouest et le centre, responsables d’attaques et d’enlèvements contre rançon. Les autorités n’ont pour l’heure pas confirmé le nombre exact de victimes et aucun groupe n’a revendiqué les dernières attaques, notamment celle menée mardi 18 novembre contre une église, au cours de laquelle deux personnes ont été tuées et plusieurs autres auraient été capturées.

Le père Bulus Dauwa Yohanna, président de l’Association chrétienne de l’Etat du Niger, a exprimé son soulagement après la fuite des cinquante élèves tout en appelant à poursuivre les prières pour le retour de l’ensemble des otages. Le pape Léon XIV a également fait part de sa « profonde tristesse » et réclamé leur libération immédiate. En début de mois de novembre, le président américain Donald Trump a dénoncé la situation au Nigeria et menacé d’une intervention militaire, accusant les autorités locales de laisser proliférer les violences contre les chrétiens ; des accusations fermement rejetées par Abuja.

Le gouvernement nigérian assure qu’il n’existe aucune persécution religieuse systématique et rappelle que les attaques frappent indistinctement chrétiens et musulmans.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN