Le mardi 2 avril 2025, le régime militaire nigérien a ordonné la libération de plusieurs personnalités civiles et militaires arrêtées après le coup d'Etat de juillet 2023 ayant renversé le président Mohamed Bazoum.

Parmi les personnalités libérées, plusieurs officiers et hommes de rang impliqués dans les tentatives des coups d’Etat de 2015 et 2021 contre les régimes des anciens présidents Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum.

Quant aux personnalités civiles, il s’agit d’anciens ministres et de hauts fonctionnaires proches de Mohamed Bazoum, arrêtés au lendemain du coup d’Etat du 26 juillet 2023.

La libération de ces personnalités civiles et militaires est une recommandation des Assises nationales tenues du 15 au 19 mars 2025. Elle fait suite à la prestation de serment d'Abdourahamane Tchiani en tant que président de transition pour une durée de cinq ans, conformément à une nouvelle charte remplaçant la constitution précédente. Dans la foulée de son investiture le 26 mars 2025, le président nigérien a signé un décret pour l’exécution de cette recommandation.

Malgré cette décision, l'ancien chef d’Etat nigérien Mohamed Bazoum et son épouse restent en détention depuis le coup d'Etat de 2023, sans charges formelles ni procès. Leur situation a suscité des préoccupations internationales croissantes. Des appels à leur libération ont été émis par diverses organisations, notamment la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), mais ces appels sont restés largement ignorés. 

En dépit de la libération de certaines personnalités, la situation des droits humains au Niger demeure préoccupante, avec des arrestations arbitraires et des restrictions aux libertés fondamentales persistantes.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Clara TOHOURI