Une cinquantaine de femmes ont été séquestrées le jeudi 12 et vendredi 13 janvier 2023 par des groupes armés terroristes à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, a t-on appris lundi 16 janvier dans un communiqué du gouvernement burkinabè.

Selon la note du Gouverneur du Sahel, le Lieutenant-Colonel Rodolphe Sorgho, ces femmes ont été enlevées par des djihadistes alors qu'elles étaient à la recherche de fruits sauvages.

Selon des informations recueillies auprès d'habitants de la zone et responsables locaux sous couvert d'anonymat, une quarantaine de femmes auraient été kidnappées dans un premier temps, à une dizaine de kilomètres au sud-est d’Arbinda, puis une autre vague estimée à une vingtaine de femmes au lendemain du premier forfait. Parmi elles, certaines qui ont pu s'en fuir et livrer des témoignages.

A la suite des événements, des opérations de ratissages ont été menées dans la zone par les forces militaires burkinabès et leurs supplétifs civils. Résultat, sans succès.

Interrogé, un habitant de la localité d’Arbinda s'est exprimé en ces termes. "Les femmes se sont regroupées pour aller cueillir des feuilles et des fruits sauvages en brousse parce qu'il n'y a plus rien à manger", a t-il expliqué, indiquant qu'elles étaient parties avec leurs charrettes dans la journée du jeudi 12 janvier. Alors qu'elle peine à être approvisionnée en vivres, la localité d’Arbinda est sous l'emprise de groupes djihadistes.

En 2022, précisément au mois de novembre, le porte-parole du cadre de concertations des organisations de la société civile de la province du Soum, Idrissa Badini exprimait ses inquiétudes vis-à-vis de l'atmosphère qui environnait la localité. « La population qui a épuisé ses stocks de réserve se trouve au bord de la catastrophe humanitaire », a-t-il dénoncé.

Pour rappel, Arbinda et ses environs sont incessamment les scènes sur lesquelles se manifestent les attaques de terroristes. En août 2021, 80 personnes  dont 65 civils, ont perdu la vie dans l’attaque du convoi qui les menait à Arbinda et en décembre 2019, 42 personnes, dont 35 civils, sont mortes dans une attaque contre la ville.

Texte et voix : Charles KOUAKOU