Depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Traoré au pouvoir au Burkina Faso en septembre 2022, la liberté de la presse fond comme glace au soleil. Plus une semaine ne passe sans qu’un média ne reçoive un avertissement ou carrément arrêté.

Les derniers cas en date sont l'expulsion d'Agnès Faivre, correspondante à Ouagadougou du quotidien français Libération, le 31 mars, suivie de peu par l'expulsion de Sophie Douce, correspondante du Monde basée au Burkina Faso.

L’enrôlement forcé de Boukari Ouédraogo, citoyen burkinabè est un cas intérieur au pays mais porte tout de même à la liberté de la presse, un droit inaliénable aux journalistes qui ont la charge de dire ce qu’ils pensent d’une situation et sur la gestion des affaires publiques dans le pays où son média est officiellement reconnu. Plus d’une fois, les organisations de défense des libertés publiques ont pourtant attiré l’attention des décideurs sur les limites de l’approche qui consiste à opposer la lutte contre le terrorisme à la liberté d’expression et à la liberté de la presse en particulier.

Du reste, il est largement établi que le secteur de la sécurité au Burkina Faso souffre de beaucoup de maux et de lacunes qui, pendant longtemps, n’ont pas permis à l’armée burkinabè de faire face conséquemment à son devoir régalien de défense du territoire face aux terroristes et autres menaces extérieures.

Mais toute cette situation ne doit être un prétexte pour attenter à la liberté de la presse qui est élément indispensable à la démocratie dont rêve les pays en développement.

 Dans une déclaration publiée le jeudi 13 avril 2023, des organisations professionnelles des médias ont alerté sur les menaces d’existence et de mort à l’encontre de certains journalistes.

Aussi, les journalistes doivent en ces moments critiques de l’histoire du pays, pousser à son niveau le plus élevé, le professionnalisme, y compris l’exigence de vérité, d’honnêteté et de pluralité qui constituent des valeurs cardinales de cette profession.

Texte : Sacré Abel

Voix : Christy