Accrochez-vous à vos fauteuils ! À 92 printemps et après un bail de près de 43 ans aux commandes, Paul Biya, l'homme qui a vu passer plus de présidents que le carnet d'adresses d'un diplomate, a officialisé sa candidature pour un... 8e mandat pour la présidentielle d’octobre 2025!

Oui, vous avez bien entendu : le chiffre "huit" n'est plus seulement celui d'une araignée, mais celui d'une ambition présidentielle camerounaise.

Dans les rues de Yaoundé et Douala, c'est un ballet de sourcils levés. Entre ceux qui rêvent de "sang neuf » enfin, pas trop neuf non plus, ça pourrait surprendre et les nostalgiques d'une "stabilité relative" (c'est comme une tisane, ça calme mais ça ne guérit pas tout), l'heure est au grand écart émotionnel.

Qui osera affronter Paul Barthélemy Biya'a Bi Mvondo, le sphinx de Mvomeka'a ? On murmure déjà les noms des "challengers" éternels, ces figures qui, à chaque élection, ressortent du placard comme une vieille cassette VHS : Maurice Kamto, le professeur toujours prêt à décortiquer les programmes ; Cabral Libii, le jeune loup dont la fougue n'a d'égale que la patience de l'électeur ; et pourquoi pas, pour le fun, quelques "candidats fantômes" qui apparaissent juste pour la photo de famille et disparaissent avant les résultats.

Face à un tel monument, la course s'annonce épique, ou du moins, comique. Biya, lui, semble inébranlable, comme un baobab en granit. Le Cameroun se prépare donc à une nouvelle danse électorale, où le fauteuil présidentiel, décidément très confortable, n'est pas près de changer de locataire.

Un 8e mandat ? Après tout, en Afrique il paraît que la sagesse vient avec l'âge... et l'expérience. Rendez-vous dans les urnes, si le papier ne manque pas !

Texte et récit : Silvere BOSSIEI