Les populations autochtones Atchan(Ebrié) du village d’Adjamé ont le sommeil troublé. Et pour cause. Elles sont en effet menacées de déguerpissement. Le jeudi 29 février 2024 le chef du village et sa notabilité ainsi que les sages dudit village ont, au cours d'une rencontre, dénoncé une méthode d’expropriation de leurs terres qui est en train d’être savamment orchestrée par les autorités ivoiriennes contre eux.

A l’origine de plusieurs communes d’Abidjan dont Plateau, Abobo et Cocody qui étaient des plantations du peuple Atchan, la toute dernière partie du village d’Adjamé qui a vu naître la commune commerciale d’Adjamé est sur le point de disparaître en raison du tracé du quatrième pont qui était censé relier les communes de Yopougon et Plateau mais qui au grand désarrois, continue sa poussée vers Cocody, transitant par la voix Reboul qui coupe le village en deux.

Les populations disent ne pas s’opposer au développement mais estiment que l’écartement de la voie dans le cadre du tracé du 4e pont vise plutôt à faire disparaître le village.  

Ecoutons le chef Nangui Boua Chérubin


Pour les populations d’Adjamé, les autorités ivoiriennes doivent modifier le tracé du 4e pont en ciblant la Cité policière du côté de la commune du Plateau.

Le ministère de l'Équipement et de l'entretien routier, lui annonce la convocation de certaines personnes dont les terrains sont impactés, à venir toucher leurs indemnités au sein des structures financières étatiques.

 Ce sont au total 317 personnes propriétaires de 68 logis qui sont concernées. La Chefferie entend organiser une conférence de presse, le samedi 2 mars 2024, à son siège social à Adjamé village pour prendre, selon lui, l’opinion nationale et internationale à témoin.

Texte et voix : Silvere BOSSIEI