« La Coalition pour la sauvegarde de l’Africa  Sports » a tenu, le jeudi 23 octobre 2025, une déclaration solennelle au cours d’une conférence de presse à la Médiathèque de la mairie de Treichville à Abidjan, pour annoncer le lancement d’un vaste mouvement destiné à “sauver l’Africa Sports d’Abidjan”.

Composée de Babou Éric, Koné Cheick Oumar (qui s’est fait représenter) et Jean-Michel Deignan, cette coalition se dit unie autour d’une conviction commune : “L’Africa Sports appartient à toute la famille Oyé et non à un clan.” Selon ses initiateurs, le mouvement de sauvegarde est placé “sous le signe du sursaut collectif et de la responsabilité historique”. La coalition précise que sa démarche n’est “ni partisane, ni opportuniste”, mais motivée par un constat alarmant : “L’Africa Sports est en danger.”

Une gouvernance contestée

Dans leur déclaration, les membres dénoncent quatre années de gestion caractérisées par “l’opacité, la division, l’exclusion et l’absence totale de vision”. Ces pratiques auraient, selon eux, conduit à une crise sans précédent : “Les performances sportives s’effondrent, les structures se désagrègent et la cohésion entre les membres de la famille Oyé est brisée.” La coalition affirme avoir tenté à plusieurs reprises un dialogue avec le comité exécutif actuel, par lettres, rencontres et médiations. “Mais nos démarches sont restées sans réponse”, regrette-t-elle.

Un vide institutionnel annoncé au 27 octobre

Les initiateurs invoquent par ailleurs les statuts du club, rappelant que, conformément à l’article 10.1 du règlement intérieur, “le président du bureau exécutif Kuyo Téa Narcisse ne peut exercer son mandat au-delà de 70 ans”. Or, selon eux, le sieur Kuyo président en exercice, atteindra cet âge le 27 octobre 2025, ce qui rend sa fonction incompatible avec les textes du club. “À compter de cette date, l’Africa Sports d’Abidjan se retrouvera sans président légalement en exercice”, avertit la coalition, qui dénonce aussi un processus électoral “entaché de partialité” et “non conforme à l’esprit démocratique de l’association”.

Un appel à la mobilisation générale

Face à cette crise, la Coalition pour la sauvegarde de l’Africa Sports appelle à un “sursaut collectif fondé sur la concertation et le rassemblement”. Trois grandes décisions ont été annoncées à Treichville : La mise en place immédiate d’un comité de sauvegarde provisoire, chargé d’assurer la gestion courante du club ; La restauration de la confiance entre toutes les composantes de la famille Oyé — anciens dirigeants, anciens joueurs, amazones, supporters et sympathisants ; La préparation d’une Assemblée générale extraordinaire, ouverte à toutes les forces vives du club, en lien avec la Fédération ivoirienne de football (FIF), afin d’assurer une sortie de crise institutionnelle durable.

“L’heure n’est plus au calcul”

Dans leur conclusion, le porte-parole de la coalition Assemian Kassi a lancé un appel vibrant : “L’heure n’est plus au calcul, mais au sursaut. Ensemble, il faut sauver l’Africa Sports d’Abidjan.” Cette initiative, née au cœur d’une période d’incertitude et de divisions, se veut une main tendue pour restaurer la stabilité, la transparence et la grandeur d’un club légendaire du football ivoirien. Etaient présents à cette conférence de presse, d’anciennes gloires du club et anciens présidents dont Zéhi Sébastien, Légré Charles, Niankouri Joseph, l’Amazone Maman Yohou etc.

Texte : Sacré Abel

Récit : Marie-Paule N'Guessan