La Chine a annoncé, le 19 novembre 2025, la suspension totale des importations de produits de mer en provenance du Japon, ravivant une crise diplomatique déjà vive entre les deux pays. Cette décision revient sur l’assouplissement partiel accordé plus tôt, après les restrictions imposées à la suite du rejet d’eaux traitées de la centrale de Fukushima. Pékin accuse désormais Tokyo de ne plus respecter ses obligations de supervision ni de fournir les documents requis, estimant en outre que ces produits « ne trouveraient de toute façon aucun marché » en Chine dans le climat actuel.

L’escalade intervient après des déclarations de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, affirmant qu’une attaque chinoise contre Taïwan pouvant menacer la survie du Japon pourrait justifier une réponse militaire. La Chine exige le retrait de ces propos, jugés dangereux, et menace de prendre des contre-mesures si le Japon ne revient pas sur sa position.

Les tensions produisent déjà des effets immédiats : la Chine a déconseillé à ses ressortissants de se rendre au Japon, entraînant des milliers d’annulations, et a suspendu la diffusion de films japonais sur son territoire. Tokyo affirme n’avoir reçu aucune notification officielle concernant l’interdiction d’importation et réaffirme sa volonté de maintenir le dialogue. Le gouvernement japonais a par ailleurs protesté contre des propos jugés menaçants du consul général chinois à Osaka, depuis supprimés.

Sur la scène internationale, le ton s’est également durci : à l’ONU, l’ambassadeur chinois Fu Cong a déclaré que le Japon était « inapte » à briguer un siège permanent au Conseil de sécurité, l’accusant de s’éloigner de ses engagements pacifiques.

Alors que les relations économiques entre les deux puissances demeurent essentielles, la combinaison du blocage commercial, de la crise autour de Taïwan et de la montée des tensions diplomatiques place leurs rapports dans une phase de grande instabilité.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN