Alors que le pays est déjà un habitué de pénurie d'essence, une autre a carrément boulversé le quotidien de la population nigérianne. La pénurie de billets bancaires.

Le Nigeria, est depuis plusieurs jours, le théâtre d'émeutes entre manifestants et policiers. Et cela, à une semaine quelques jours de la présidentielle, prévue se tenir le 25 février 2023. Les autorités nigériannes ont pris en octobre 2022, l'initiative de remplacer la totalité des Nairas en circulation avant le 31 janvier 2022. Loin de son effectivité, le président nigérian, Muhammadu Buhari a demandé un délai de sept jours supplémentaires pour résoudre la situation. "Je suis conscient des pénuries de liquidités et des difficultés auxquelles sont confrontés les particuliers et les entreprises en raison de la refonte du Naira. Je tiens à assurer que nous faisons tout pour résoudre ces problèmes. Les Nigérians devraient s’attendre à des améliorations significatives d’ici la date limite du 10 février". Disait vendredi 03 février le président nigérian.

Conséquences : insuffisance des billets, manifestations et émeutes. Des queues monstres et des heurts devant les distributeurs de billets de banques, une grosse difficulté pour les petits commerces. Une crise qui frappe sévèrement près de 40 % de Nigérians qui n’ont pas accès au système bancaire.

Cette opération, a été lancée dans la dynamique de limiter les coupures pour lutter contre l’inflation, le blanchiment et l’économie informelle basée sur le cash. Cependant, elle est peut-être en voie d'effectivité mais à l'origine de nombreux maux.

Ce remplacement d'anciens billets par des nouveaux a laissé très peu d'argent liquide en circulation, d'où l'indignation des habitants obligés de se coltiner des files d'attentes dans les banques pour tenter de retirer leur argent.

Texte et voix : Charles KOUAKOU