En Côte d’Ivoire, chaque élection présidentielle fait peur, du fait que depuis l’installation du multipartisme, aucune présidentielle ne s’est passée sans heurt. Avant d’aborder ce pan sombre de l’histoire récente du pays, revenons à nos mots et tons pour rappeler que le président actuel de la Commission électorale indépendante (CEI), Coulibaly Kuibert, élu le 30 septembre 2019, verra son mandat de six ans arriver à son terme le 30 septembre 2025, soit à un mois de la présidentielle.

Cette échéance s’inscrit dans le cadre légal défini par l’article 9 nouveau de la loi N°2014-335 du 5 juin 2014, modifiant la loi N°2001-634 du 9 octobre 2001, portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la CEI.

Cet article précise que « le Président de la CEI est élu par la Commission centrale parmi ses membres pour une durée de six (6) ans, non renouvelable.

 Qu’adviendra-t-il ? qui succèdera à Kuibert pour conclure cette cruciale tâche dans ce laps de temps ?

Autant de questions que les Ivoiriens conscients de la situation se posent…

Si on ajoute à ces inquiétudes, le fait qu’en Côte d’Ivoire, aucun candidat n’accepte sa défaite à une élection, que la liste électorale qui doit conduire la présidentielle est fortement contestée, que des personnalités telles que Laurent Gbagbo, ancien président de la république, Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale, Charles Blé Goudé, ancien ministre de la jeunesse…ne sont à ce jour, ni électeurs ni éligibles, il y a des raisons de craindre la présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire.

En 2010, la présidentielle Houphouët face à Gbagbo a eu pour conséquence, la grève de la quasi-totalité de toutes les couches sensibles du pays assortie de ‘’’l’année blanche’’ en milieu scolaire et universitaire. En 1995, le Boycott actif du Front républicains (FPI-RDR) a failli entrainer la guerre. En 2000, la présidentielle entre Gbagbo et Guéi a entrainé la mort de Guéi, Marcelin Yacé… et beaucoup d’autres Ivoiriens.

En 2010, Gbagbo face à Ouattara a entrainé officiellement la mort de 3000 personnes, assorti de l’emprisonnement de Laurent Gbagbo et Blé Goudé à la Cour pénale internationale à la Hayes (Hollande).  En 2020, la ‘’’désobéissance civile’’ lors du 3^e mandat ou du 1^er mandat de la 3^e république de Alassane Ouattara a entrainé 85 morts et 484 blessés.

La présidentielle de 2025 demeure un brasier à surveiller de très près…, surtout avec le vide que laissera la fin du mandat de la CEI.

Texte : SACRE Abel

Voix : Marie-Paule N’GUESSAN