Il s’appelle Albert Ondo Ossa, l’opposant le plus ‘’sérieux’’ qui était face à Ali Bongo Ondimba. Sous les couleurs d’Alternance 2023, la coalition des partis de l’opposition, le camp d’Albert Ondo Ossa, a réaffirmé lundi avoir gagné, et a appelé lundi 28 août 2023 le chef de l’État à « organiser la passation du pouvoir ».

La suite est connue, les militaires auraient renversé Ali Bongo et dissout toutes institutions.

Et si la victoire d’Ossa lui était volée ?

En remettant à plat les élections et les institutions, l’un des plus grands perdants est Albert Ondo Ossa, le vainqueur supposé de cette présidentielle du 20 août. Non seulement il a porté l’espoir de l’opposition mais aussi de tous ceux qui voulaient d’un changement au Gabon. Car disons-le tout net, il y a plus d’un demi-siècle que la famille Bongo règne sur le peuple gabonais, sans partage. Le père Omar Bongo ayant passé 42 à la tête du pays est décédé en 1999, puis remplacé par Ali Bongo, le fils qui y a passé 14 ans. Certes le peuple jubile de savoir que les militaires ont renversé un pouvoir duquel ils en avaient marre, mais à qui profite le crime ? S'il est vrai que Albert Ondo Ossa avait gagné cette élection du 26 août, les militaires empêchent là, la manifestation de la démocratie et font fi du choix du peuple. Autre question à se poser, pour qui ce coup d’Etat est fait ? dans quel but ultime ?

Cela rappelle 2010 dans un autre pays africain, lorsqu’il a été constaté que l’un des candidats avait gagné la présidentielle, il n’a été question de remettre tous les compteurs à zéro, encore moins de recompter les voix ! La communauté l’a désigné comme vainqueur, sans aucune autre forme de procès.

Cette transition que va entraîner ce coup d’Etat remet à néant les efforts de l’opposant Albert Ondo Ossa et potentiel vainqueur de la présidentielle gabonaise de 2023. Les loups dans l’ombre auront tout le temps de manipuler les militaires et de placer sur le fauteuil présidentiel du Gabon, il docile, un soumis.

Un manque à gagner pour le Gabon qui rêve de l’alternance depuis au moins 56 ans maintenant.

Texte : SACRE Abel

Voix : Eric AKUGRE