L’Algérie a expulsé de son territoire, le lundi 21 octobre 2024, plusieurs Touaregs qui avaient fui le terrorisme au Mali pour se réfugier non loin de Tinzaouatène, commune algérienne faisant frontière avec le Mali.

Ces Touaregs ont été contraints de retourner du côté malien de la frontière. Cette expulsion ne concerne pas les réfugiés touaregs qui ont trouvé refuge en Algérie depuis un peu plus d'un an, fuyant l'arrivée de l'armée malienne et de ses supplétifs Wagner dans la région de Kidal ; depuis plus de deux années pour ceux qui avaient fui les violences déclenchées par l'Etat islamique dans la région de Ménaka, en mars 2022.

Il ne s'agit donc pas d'une expulsion généralisée mais d'une mesure ciblée de vagues de Touaregs les plus récentes, même si c'est la totalité des familles installées sur le site concerné qui en ont fait les frais.

Selon des sources proches des faits, ces réfugiés auraient reçu un ultimatum de la part des forces algériennes, le dimanche 20 octobre 2024, menaçant d’incendier leurs affaires s’ils ne quittaient pas les lieux.

Des sources locales, sécuritaires, civiles et humanitaires ont également affirmé que ce sont des familles réfugiées à l'Est de la partie algérienne de la ville de Tinzaouatène, qui ont dû précipitamment franchir le lundi, l'Oued (commune algérienne) qui les sépare du territoire malien.

Ces familles de réfugiés Touaregs, à pied avec femmes et enfants, trimballaient tant bien que mal leurs vêtements et couvertures en plein désert.

Une source humanitaire note que des dizaines de milliers de Touaregs du Mali sont toujours présents en Algérie, accueillis ou plutôt tolérés puisqu'ils ne disposent pas du statut de réfugié et ne peuvent pas déposer de demandes d'asile.

Des bagarres auraient eu lieu sur un site que les autorités algériennes soupçonnaient d'abriter divers trafics, notamment d'armes. Les autorités algériennes tentent d'éviter les regroupements et « aucun camp de réfugiés » n'a été ouvert dans le pays pour les Maliens venus y chercher protection.

Les relations entre le Mali et l'Algérie se sont dégradées lorsque les autorités maliennes de transition ont accusé Alger de soutenir les « terroristes » au Mali.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Voix : Silvere BOSSIEI