Rien ne va plus entre le Niger du général Abdourahamane Tiani et le Bénin de Patrice Talon. A la base, une affaire de fermeture de frontières entre les deux voisins mais en sous couverture, l'exportation du pétrole nigérien via le Bénin.

Dernier évènement en date, l'arrestation mercredi 5 juin 2024 de cinq ressortissants nigériens sur le terminal pétrolier de Sèmè-Kpodji (commune et une ville du sud-est du Bénin à 28 kilomètres de Cotonou) par lequel est exporté le pétrole nigérien hors d'Afrique. Ce terminal chinois dénommé West African Oil Pipeline Company (Wapco) qui se retrouve au cœur de ce conflit diplomatique.

Selon le procureur spécial de la Criet (Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme au Bénin), Mario Metonou, qui n’a pas précisé l’identité des personnes arrêtées, « au lieu d’emprunter l’entrée principale et de s’enregistrer à la guérite, ces personnes ont préféré utiliser une entrée dérobée située à l’arrière du site. Elles ont bénéficié de la complicité de l’Administrateur Général de Wapco Bénin ».

Ce qu’on sait, le procureur affirme que « l’enquête a formellement établi qu’au moins deux parmi ces personnes sont des agents nigériens au service du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Ils se sont fait confectionner pour la circonstance de faux badges. »

Les autorités nigériennes dénoncent ces interpellations

Le procureur rappelle que le lundi 3 juin 2024, le ministre béninois des Mines aurait informé l’administrateur de Wapco Bénin, qu’en raison du contexte, la vérification des identités allait se faire de manière plus stricte pour l’accès au site. Mario Metonou n’a pas annoncé de poursuites à cette étape, « les investigations se poursuivent » a indiqué le magistrat.

Selon le Niger, parmi les personnes arrêtées figurent la directrice générale adjointe de Wapco. Il n'y a pas de précision sur l'identité des quatre autres personnes. Lors d'une conférence de presse, le ministre nigérien de la Justice (Alio Daouda) et celui du Pétrole (Mahaman Moustapha Barké), ont dénoncé cette interpellation et donné un ultimatum au Bénin pour libérer les cinq personnes et ont menacé de fermer les vannes de l'oléoduc, à son point de départ à Koulélé.

Texte : SACRE Abel

Voix : Reine KOUAKOU