Le journaliste et essayiste Jean-Claude Guillebaud est décédé samedi 8 novembre 2025 à Angoulême (Charente), en France, à l’âge de 81 ans. Lauréat du prix Albert Londres, figure majeure du journalisme et penseur attentif des bouleversements contemporains, il laisse une œuvre empreinte d’humanisme, de curiosité et de lucidité.

Né le 21 mai 1944 à Alger, alors en Algérie française, Jean-Claude Guillebaud commence sa carrière au quotidien ‘’Sud Ouest’’, où il s’impose rapidement comme grand reporter. Ses reportages sur les guerres du Biafra et du Vietnam, marqués par une rare exigence morale, lui valent en 1972 le prestigieux prix Albert Londres. Il rejoint ensuite ‘’Le Monde’’, puis devient chroniqueur pour ‘’Le Nouvel Observateur’’, ‘’La Vie’’ et, pendant plus de trente ans, pour ‘’Sud Ouest Dimanche’’, où sa plume fidèle et rigoureuse a accompagné des générations de lecteurs.

Homme de terrain autant que de pensée, il fut directeur littéraire aux éditions du Seuil, avant de fonder la maison Arléa. Son œuvre, riche d’une quarantaine d’essais, interroge sans relâche la modernité et ses dérives. Parmi ses livres les plus marquants figurent ‘’La Trahison des Lumières’’ et ‘’Comment je suis redevenu chrétien’’, où se mêlent réflexion morale, engagement intellectuel et quête spirituelle. Sa prose, limpide et accessible, cherchait toujours à comprendre le monde sans céder au désespoir.

Esprit libre, défenseur inlassable de la liberté d’informer, Jean-Claude Guillebaud a participé à la création de ‘’Reporters sans frontières’’, dont il fut le président de 1987 à 1993. Dans les dernières années de sa vie, il partageait son temps entre Paris et la Charente, sa terre d’attache, où il trouvait la sérénité nécessaire à l’écriture.

Jean-Claude Guillebaud aura traversé son époque avec la conviction que le journalisme, comme la littérature, devait d’abord servir à relier les hommes et à éclairer le monde. Sa disparition laisse le souvenir d’un regard clair, profondément humain, posé sur le tumulte du siècle.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN