Après les crispations diplomatiques et la fin de la coopération militaire entre les deux pays, ce sont désormais les liens économiques qui se délitent.

Un à un, tous les ponts qui relient Paris à Bamako se coupent. En janvier 2022, déjà, l’expulsion de l’ambassadeur français au Mali avait marqué un tournant dans les relations entre les deux pays. Elle sera suivie, en février, par l’annonce du retrait des soldats de l’opération Barkhane. Viendra ensuite, au mois de mars, le rappel de Paris de ses coopérants en fonction au sein de l’administration malienne.

Le faussé entre Bamako et Paris se creuse à tel point que Paris suspend son aide au développement au Mali. Dernier clou dans le cercueil de la coopération économique entre les deux pays, qui semblent irréconciliables.

Pendant le torchon brûle en Emmanuel Macron et Assimi Goïta, les dirigeants africains ont boudé le Forum sur la paix d’Emmanuel Macron qui a lieu les 11 et12 novembre 2022 au palais Brongniart. Seuls trois chefs d’État du continent prennent part à la rencontre parisienne annuelle : Umaro Sissoco Embaló (de la guinée Bissau), George Weah (ex-président du Libéria) et Azali Assoumani (Président de l'Union des Comores).

Rappelons que douze d’entre eux étaient présents l’année dernière à la même réunion.

Comme si un certain éveil avait sonné, les chefs d’État du continent africain ne se pressent pas pour assister à la 5e édition du Forum de Paris sur la paix, organisée par le président français Emmanuel Macron.

Une bien maigre audience comparée à la première édition du Peace Forum, en 2018, qui avait rassemblé plus de vingt chefs d’État et de gouvernement africains. Ce qui a fait dire à certains que Macron a enterré la Françafrique.

Ce qui est certain, c’est les relations entre la France et le Mali qui s’effritent de jour en jour.

Un artiste ivoirien a chanté « quelqu’un laisse, quelqu’un prend… »

Texte : SACRE Abel

Voix Charles KOUAKOU