La rappeuse star Nicki Minaj a donné un écho retentissant aux accusations de persécution religieuse visant le Nigeria, un sujet déjà sensible qui crispe les relations entre Abuja et Washington. Invitée mardi 18 Novembre 2025 à un événement organisé par l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU, l’artiste a ouvertement soutenu la thèse défendue par le président américain, qui allègue un « massacre délibéré » des chrétiens nigérians en raison de leur foi.

La position de Washington est ferme : le président américain a promis des sanctions et même une action militaire si les autorités nigérianes ne parviennent pas à stopper les attaques ciblant les chrétiens dans le nord-ouest et le centre du pays.

C’est dans ce contexte tendu, et alors que le Congrès américain s’apprête à voter l’intégration du Nigeria à la liste des pays où la liberté religieuse est en danger, que l’ambassadeur Mike Waltz a tenu cet événement. En présence de chefs religieux et d’artistes, l’objectif était d’appeler à la mise en œuvre du plan présidentiel.

Nicki Minaj, hôte de l’événement, a dramatisé la situation sans prendre de parti : « Au Nigeria, les chrétiens sont pris pour cible, chassés de chez eux et tués. Des églises sont incendiées. Des communautés entières vivent constamment dans la peur, simplement à cause de leur façon de prier. » Du côté d’Abuja, les autorités réfutent catégoriquement ces allégations de persécution ciblée.

Le président Tinubu soutient que les terroristes de Boko Haram et de l’Iswap attaquent toutes les communautés religieuses du Nigeria.

Selon la présidence nigériane, les motifs des tueries sont variés, allant des considérations religieuses et économiques au contrôle des ressources agricoles.

Toutefois, les données de l’Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED) montrent qu’au moins 2 000 attaques ont eu lieu au Nigeria depuis le début de l’année, dont une cinquantaine aurait visé spécifiquement des chrétiens en raison de leur foi, alimentant la pression internationale sur le gouvernement nigérian.

Texte et récit : Sam Rivers