Un incendie d’une ampleur exceptionnelle a ravagé mercredi 26 novembre 2025 le complexe résidentiel Wang Fuk Court, à Tai Po, dans le nord de Hong Kong. Selon le dernier bilan communiqué vendredi 28 novembre, au moins 128 personnes ont perdu la vie, 79 blessées et quelque 200 restent portées disparues ; un chiffre incluant des victimes encore non identifiées. Les pompiers ont annoncé avoir totalement maîtrisé le feu en fin de matinée du vendredi.

Dans la nuit, les flammes avaient déjà nettement faibli, même si des panaches de fumée et des gerbes d’étincelles continuaient de s’échapper de plusieurs tours encore arrosées pour refroidir les structures. Sur les huit immeubles du complexe, un seul a été épargné ; quatre étaient entièrement éteints dès jeudi après-midi, trois autres sous contrôle. Les premières constatations pointent de graves défaillances dans les systèmes d’alarme, qui n’auraient pas fonctionné.  De nombreux habitants ont affirmé n’avoir entendu aucun signal et avoir dû prévenir leurs voisins en frappant aux portes. L’enquête s’intéresse aussi au rôle des échafaudages en bambou et des filets synthétiques entourant les bâtiments, susceptibles d’avoir favorisé une propagation fulgurante du feu. 

Trois hommes ont été arrêtés pour suspicion de négligence après la découverte de matériaux inflammables abandonnés sur le chantier. Face à la catastrophe, le chef de l’exécutif hongkongais, John Lee, a ordonné une inspection générale de tous les grands chantiers de rénovation. Son adjoint, Eric Chan, plaide pour accélérer la transition vers des échafaudages métalliques, tandis que la Commission indépendante contre la corruption a ouvert une enquête sur d’éventuelles irrégularités liées au projet. 

Dès les premières heures, un vaste élan de solidarité s’est formé. Des restaurants ont distribué des repas, un hôtel a offert 160 chambres aux évacués et des dons de vêtements, de nourriture et de matériel ont afflué. Pékin a dépêché des équipes spécialisées, des ingénieurs et des médecins militaires. Le président chinois, Xi Jinping, a présenté ses condoléances et demandé un suivi étroit de la situation, tandis que plusieurs entreprises chinoises annonçaient des dons. La mobilisation conjointe des autorités locales, du gouvernement central et de la société civile témoigne de l’onde de choc provoquée par ce drame, dont les causes exactes restent à établir.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN