Le calme matinal a été brutalement interrompu le lundi à 5 heures au siège de la Mutuelle d’assurance des taxis compteurs d’Abidjan (MATCA), situé dans la commune du Plateau. Une centaine d’individus, arrivés à bord de minibus communément appelés Gbaka, a tenté une incursion violente dans les locaux de la mutuelle.

Selon le communiqué officiel « les assaillants seraient des proches de l’ancien directeur général de la MATCA. Armés de pistolets, de gourdins et de barres de fer, ils ont ouvert le feu en direction des forces de sécurité dépêchées en urgence ».

Toujours selon le communiqué dont l’Agence presse radio et audio (APRA) a reçu copie, les intrus, après avoir forcé l’entrée principale, ont vandalisé plusieurs véhicules stationnés dans l’enceinte, causant d’importants dégâts matériels. Ils ont ensuite brièvement investi les bureaux, avant d’être stoppés net par les forces de l’ordre, qui ont opposé une riposte énergique.

Le bilan fait état de plusieurs blessés. « L’un des assaillants a été touché au pied par un tir de sommation alors qu’il tentait de désarmer un agent ; un autre a été blessé en brisant une porte vitrée. Côté forces de sécurité, deux agents de l’Unité de liaison et de garde de corps (ULGC) ont été blessés, l’un à la tête, l’autre au torse » peut-on lire dans le même communiqué.

Treize (13) individus ont été interpellés sur les lieux et placés en garde à vue. Une enquête a été immédiatement ouverte afin d’identifier les commanditaires et de déterminer les motivations réelles de cette attaque.

Cette tentative de déstabilisation survient alors que le directeur général par intérim, M. Seri Kanon Roger, est actuellement en mission à l’étranger, œuvrant à la modernisation du parc automobile de la mutuelle. Depuis sa prise de fonction, M. Seri Kanon s’est engagé à restaurer la transparence et la rigueur dans la gestion de la MATCA, une démarche saluée par de nombreux sociétaires.

Dans un autre communiqué rendu public quelques heures après les faits, le Collectif des sociétaires des taxis compteurs d’Abidjan (CSTCA) a fermement condamné cette attaque, qualifiée de « manœuvre désespérée » orchestrée par « des acteurs sans légitimité ». Le collectif a appelé les autorités compétentes à faire respecter l’ordre public et à soutenir les réformes en cours.

« Les sociétaires ont fait leur choix. Il est inadmissible que des groupes rétrogrades tentent de bloquer une dynamique de redressement saluée par la majorité », a déclaré un porte-parole du CSTCA.

Secouée par des années de gestion opaque, la MATCA semble aujourd’hui engagée sur la voie du renouveau.

Texte et récit : Silvere BOSSIEI