Côte d’Ivoire : Patrick Achi renonce à la nationalité française, un geste aux fortes implications politiques

 Côte d’Ivoire : Patrick Achi renonce à la nationalité française, un geste aux fortes implications politiques

 Côte d’Ivoire : Patrick Achi renonce à la nationalité française, un geste aux fortes implications politiques

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​​​​​​​L’ex-Premier ministre ivoirien Patrick Achi Jérôme a officiellement renoncé à sa nationalité française

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14 Août 2025


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L’ex-Premier ministre ivoirien Patrick Achi Jérôme a officiellement renoncé à sa nationalité française, selon le Journal officiel de la République française du 12 août 2025.

Le document stipule :

 

« Sont libérés de leur allégeance à l’égard de la France, les Français dont les noms suivent : Achi Patrick Jérôme, né le 17 novembre 1955 à Paris (14e) ».

 

Cette décision intervient à moins de trois mois de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Pour de nombreux observateurs, le timing n’a rien d’anodin : la Constitution ivoirienne impose aux candidats à la magistrature suprême de ne détenir que la nationalité ivoirienne.

 

Un calcul politique évident

En renonçant formellement à sa citoyenneté française, Patrick Achi élimine un obstacle juridique potentiel à une éventuelle candidature. Cette démarche est également un signal politique fort destiné à répondre aux critiques sur la loyauté des dirigeants disposant d’une double nationalité, dans un contexte électoral tendu.

 

Un débat sur la cohérence des règles

Cette affaire met en lumière une question récurrente : l’application uniforme des critères d’éligibilité. Certains s’interrogent sur le cas de Tidjane Thiam, né d’un père français et d’une mère ivoirienne, qui aurait conservé sa nationalité française au moment de son inscription sur les listes électorales, sans être pour autant inquiété.

Pour les critiques, le fait que Patrick Achi doive renoncer à sa nationalité alors que d’autres figures politiques semblent échapper à ce filtre illustre une forme de « deux poids, deux mesures » dans l’interprétation et la mise en œuvre de la loi.

 

Des enjeux symboliques et diplomatiques

Au-delà du cadre légal, cette renonciation s’inscrit aussi dans une bataille symbolique autour de l’identité nationale et de la souveraineté politique. Dans un pays où la question de l’appartenance et des origines a déjà provoqué de profondes crises politiques, chaque geste lié à la nationalité est susceptible d’être instrumentalisé.

Sur le plan diplomatique, ce type de renoncement, surtout lorsqu’il implique une ancienne puissance coloniale, peut aussi être lu comme une affirmation d’indépendance politique.

 

En somme, l’acte administratif acté à Paris dépasse largement la simple formalité juridique : il devient un marqueur stratégique dans une campagne présidentielle où l’appartenance nationale reste un enjeu central.

Texte : SACRE Abel

Récit : Silvère Bossiei