Yasmine Bassolé, fille de Djibrill Bassolé, ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères et proche de l’ex-président Blaise Compaoré, a été libérée dans la nuit du 24 au 25 novembre 2025 après quatorze mois de détention à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Sa famille a exprimé un profond soulagement et indiqué que la jeune femme, amaigrie mais en bonne santé, avait pu regagner son domicile où l’attendaient son mari et ses enfants.

Juriste à la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Yasmine Bassolé avait été enlevée le 16 septembre 2024 alors qu’elle quittait une clinique de la capitale, deux jours après y avoir été admise à la suite d’une violente perquisition menée par des hommes se présentant comme des gendarmes. Son arrestation, jamais officiellement justifiée, s’inscrivait dans une vague de disparitions forcées visant des proches de personnalités critiques envers le régime du capitaine Ibrahim Traoré, régulièrement accusé d’arrestations arbitraires et de pressions politiques.

Le profil de son père, le général Djibrill Bassolé, exilé en France depuis 2020 et condamné en 2019 à dix ans de prison pour son rôle présumé dans le putsch manqué de 2015, accusation qu’il conteste, avait contribué à attirer l’attention sur l’affaire. Les autorités burkinabè le soupçonnent d’être impliqué dans des tentatives de complot, ce qui a conduit à l’arrestation de plusieurs de ses proches. Si certains ont été relâchés, d’autres, parmi lesquels son cousin Nicodème Bassolé, son neveu Romaric et son ancien aide de camp Omar Zalla, restent détenus au secret.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN