L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a été arrêté le samedi 22 novembre 2025 et placé en détention provisoire, quelques jours avant de commencer à purger la peine de vingt-sept ans de prison à laquelle il a été condamné pour tentative de coup d’Etat. L’un de ses avocats, Celso Vilardi, a confirmé l’arrestation tout en affirmant ne pas en connaître immédiatement les détails.

Selon la police fédérale, il s’agit de l’exécution d’une décision de la Cour suprême motivée par un « risque élevé de fuite ». Assigné à résidence à Brasilia depuis août 2025, Bolsonaro aurait tenté d’endommager son bracelet électronique afin de s’échapper lors d’une manifestation prévue près de son domicile, selon la décision du juge suprême Alexandre de Moraes, qui supervise par ailleurs plusieurs enquêtes le visant. 

Condamné en septembre, l’ancien chef d’Etat a été reconnu coupable d’avoir dirigé une « organisation criminelle » chargée d’orchestrer un complot destiné à le maintenir au pouvoir après sa défaite face à Luiz Inácio Lula da Silva lors de l’élection d’octobre 2022. Le parquet affirme que le plan envisageait même l’assassinat du président Lula et du juge de Moraes, mais qu’il n’a jamais été exécuté faute de soutien au sein de la hiérarchie militaire.

Lors d’une audience tenue dimanche 23 novembre 2025 à Brasilia, Bolsonaro a admis avoir utilisé un fer à souder sur son bracelet dans un moment de « paranoïa » qu’il attribue à un traitement médicamenteux. Il a évoqué des hallucinations l’amenant à croire que l’appareil contenait un dispositif d’écoute, tout en niant toute intention de fuite ou toute rupture effective de la sangle. Âgé de 70 ans, l’ex-dirigeant brésilien souffre encore de complications liées à l’attaque au couteau dont il a été victime en 2018 et a reçu un diagnostic de cancer de la peau en septembre 2025.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN