L’ambassadeur de Tanzanie à Cuba, Humphrey Hesron Polepole, a annoncé dimanche 13 juillet 2025, sa démission, invoquant des pratiques gouvernementales contraires aux droits humains, à la paix et à la dignité des personnes. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes en Tanzanie, alors que l’opposition accuse les autorités de mener une répression systématique contre les voix dissidentes à l’approche des élections générales du 28 octobre 2025.

Nommé en avril 2023, Humphrey Polepole a adressé sa lettre de démission directement à la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan. Dans ce document, l’ancien parlementaire du Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1961, affirme ne plus pouvoir cautionner une gouvernance qui, selon lui, s’écarte des principes fondamentaux de justice, d’éthique et de respect de la Constitution.

Sa démission survient alors que la situation politique en Tanzanie continue de se détériorer. En mai 2025, plusieurs défenseurs des droits humains dont une candidate kényane à la prochaine présidentielle ont été expulsés illégalement alors qu’ils se rendaient à une audition judiciaire de l’opposant Tundu Lissu. Ce dernier, figure majeure de l’opposition, a été inculpé pour trahison à quelques mois de l’échéance électorale. Fin juin, dans un geste inattendu, la présidente Samia Suluhu Hassan a dissous le Parlement, affirmant vouloir garantir un scrutin « libre et équitable ».

La démission de Humphrey Polepole, figure influente du régime et autrefois fidèle du parti présidentiel, jette une lumière crue sur les tensions internes qui agitent le pouvoir.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Massi de GANHOUE