Armée : le Niger est-il le nouveau terrain d’entrainement des militaires français ?

Armée : le Niger est-il le nouveau terrain d’entrainement des militaires français ?
Un documentaire de Agence Presse Radio
Après son départ du Mali, l’armée française tente de changer de paradigme via une présence à bas bruit ;
Un documentaire de
Agence Presse Radio
Mise en ligne
23 Mai 2023
Réalisation
Agence Presse Radio
Mise en onde & mix
Agence Presse Radio
Illustration
Agence Presse Radio
Production
Agence Presse Radio
Après son départ du Mali, l’armée française tente de changer de paradigme via une présence à bas bruit ; le Burkina Faso voisin a lui aussi exigé en janvier 2023 le retrait des forces spéciales françaises de son sol, la France se tourne vers le Niger un partenariat discret, ajusté sur mesure aux demandes…
Le Niger est-il le « laboratoire » de la France pour sa nouvelle approche militaire en Afrique ?
La question mérite d’être posée, car pour moins prêter le flanc aux critiques contre la présence militaire en Afrique de l’ex-puissance coloniale, le président Emmanuel Macron a ordonné une action collant strictement aux demandes spécifiques des pays concernés et restant à bas bruit. Une consigne respectée à la lettre au Niger, qui accepte en retour 1 500 militaires français sur son sol pour faire monter en puissance ses armées.
« Le Niger tient lieu pour l’armée française de laboratoire pour son approche rénovée, résume Michael Shurkin, expert américain spécialiste du monde militaire tricolore. La France menait sa propre guerre en parallèle de ce que faisaient les forces armées maliennes. Aujourd’hui, elle veut faire différemment. » Rester en deuxième ligne demande toutefois une « débarkhanisation des esprits », glisse un officier français, rappelant qu’une génération entière de soldats a traqué les groupes djihadistes pendant une décennie dans les sables sahéliens, dans des conditions bien plus autonomes qu’aujourd’hui.
Pour ce qu’on sait de ce deal entre l’Hexagone et le pays de Mohamed Bazoum, le Niger semble satisfait. Alors qu’auparavant le Niger servait essentiellement de base de transit pour les opérations au Mali, les Français y ont renforcé leur présence et détaché des centaines d’hommes dans le sud-ouest du pays, près de la frontière malienne. L’opération franco-nigérienne « Almahaou », dans la région de Tillaberi, a déjà produit des effets positifs, fait valoir le colonel Grégoire Servent, commandant de la base aérienne projetée (BAP) française de Niamey : « Nous sommes passés de 33 % des terres cultivées dans ce secteur il y a un an à 65 % aujourd’hui. Cette zone est considérée comme prioritaire car c’est le grenier à blé du pays. »
Texte : SACRE Abel
Voix : Clara TOHOURI
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