C’est un changement majeur dans le paysage institutionnel burkinabè. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officiellement tiré sa révérence. L’Assemblée législative de transition (ALT) a voté, mardi 28 octobre 2025, pour entériner sa dissolution, suivant ainsi la volonté des autorités militaires au pouvoir.

Cette suppression intervient après que le gouvernement de transition, dirigé par la junte, a adopté un projet de loi visant la disparition pure et simple de l’organe électoral. Pour les militaires au pouvoir à Ouagadougou, la CENI était loin de respecter le principe d’indépendance. Les autorités dénoncent notamment son statut de structure « budgétivore » et, de manière plus politique, sa « sujétion aux influences étrangères ».

 Pendant deux décennies, la CENI a pourtant été la clé de voûte de l'organisation des scrutins au pays des hommes intègres. Son rôle aurait dû être crucial pour les élections prévues en 2024, lesquelles devaient marquer le retour à un régime civil.

Ce scénario est désormais caduc. Le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige le Burkina Faso depuis le coup d'État de janvier 2022, a récemment pris la décision de prolonger son mandat de cinq ans. La dissolution de la CENI apparaît donc comme une conséquence directe et logique de ce maintien prolongé au pouvoir, remodelant en profondeur le processus de transition.

Texte et récit : Sam Rivers