Tout commence le 24 février, où 31 militants du Parti des peuples africains –Côte d’Ivoire(PPACI) de Laurent Gbagbo avaient été arrêtées et placées en détention alors qu’elles manifestaient leur soutien au secrétaire général du PPA-CI, Damana Pickass.

Le jeudi 9 mars dernier, ces militants étaient devant le juge pour répondre à l’accusation de « trouble à l’ordre public ». La sentence est tombée : les 27 qui comparaissaient ont pris « deux de prison ferme ». Les avocats de la défense ont annoncé faire appel.

Le PPACI estime que ces condamnations sont « de nature à mettre en péril le processus de réconciliation nationale pour lequel le président Laurent Gbagbo a donné suffisamment de gages depuis son retour en Côte d’Ivoire », en juin 2021.

Le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) lancé par Charles Blé-Goudé, a lui aussi demandé la « libération » des manifestants dans un communiqué publié vendredi 10 mars 2023, « face à ce qu’il considère comme une entrave aux libertés publiques ».

Après ces arrestations, le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, avait dénoncé la semaine dernière « l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ».

« Notre régime essaie au contraire de consolider l’État de droit où chaque citoyen est libre d’exercer sa liberté conformément aux lois en vigueur », avait répondu Mamadou Touré, le porte-parole adjoint du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir).

Une situation abracadabrante qui amène certain confrère tel que Jeune Afrique à s’interroger « Entre Gbagbo et Ouattara, déjà la fin de l’embellie ? ».

Alors qu’on se rappelle que le 14 juillet 2022 à Abidjan, l’ex-Président Laurent Gbagbo, l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié se sont rencontrés au palais de la présidence au Plateau dans le cadre de la décrispation. A cette occasion, Laurent Gbagbo qui lisait le communiqué de la rencontre a indiqué que ces échanges sont un levain pour la décrispation du climat socio-politique national.

Pour sa part, le Président Alassane Ouattara a assuré que cette "rencontre ordinaire", qui est une "bonne chose" pour la nation, va se tenir régulièrement en fonction de la disponibilité de ses prédécesseurs.

Texte : SACRE Abel

Voix : Charles KOUAKOU