La disparition de Jimmy Cliff, icône mondiale du reggae, a plongé la planète musicale dans une profonde émotion. En Côte d’Ivoire, c’est la voix du Jagger, Alpha Blondy, qui s’est élevée avec force et tendresse pour honorer la mémoire de celui qu’il considérait comme un frère, un guide et un pionnier. « Une profonde tristesse planait hier au fond de mon âme… Jimmy est parti… », écrit Alpha Blondy le mardi 25 novembre 2025, sur sa page Facebook, visiblement bouleversé par la disparition de James Chambers, connu sous le nom de Jimmy Cliff.

Le chanteur, compositeur et acteur jamaïcain est décédé le lundi 24 novembre 2024, à l’âge de 81 ans, des suites d’une crise d’épilepsie ayant provoqué une pneumonie. L’annonce de son décès a été faite par son épouse Latifa Chambers, via le compte Instagram officiel de l’artiste. Dans un hommage empreint de poésie et d’authenticité, Alpha Blondy évoque un homme aux dimensions presque mystiques. « Grand frère Jimmy, merci d’avoir ouvert nos chemins d’espoir. Merci d’avoir endossé, avec humilité, ce rôle de pionnier du reggae qui a inspiré le monde entier. Tu nous laisses en héritage ce que tu chérissais le plus : paix, amour et liberté. »

Pour le Jagger, Jimmy Cliff n’était pas seulement une star : « C’était un homme de racines, un homme-ancêtre, un homme céleste. Un Bongo Man… Sa voix créait un pont entre la terre et le ciel, transmettant des énergies vitales. » Une voix qui a résonné sur tous les continents, portant haut le message universel du reggae : harmonie, justice, fraternité. 

Alpha Blondy se remémore également leur première rencontre, sur les bords de la lagune Ébrié. Jimmy Cliff avait rejoint Abidjan après une escroquerie subie au Cameroun. « Il est arrivé devant ma porte en Zone 4. Je les ai accueillis comme il se doit… façon Bracodi Bar ! Ils ont apprécié l’hospitalité africaine, surtout les musiciens », raconte-t-il avec humour et nostalgie.

Le chanteur ivoirien rappelle aussi deux moments historiques : leurs prestations communes en 1984, au Stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan et au Stade de Bouaké. Plus tard, en 2009, leurs chemins se croisent à nouveau au Nigeria, à Port Harcourt, où la CEDEAO les nomme tous deux Ambassadeurs de la Paix. À travers ces souvenirs, Alpha Blondy dresse le portrait d’un artiste lumineux dont l’héritage dépasse la musique. Jimmy Cliff avait fait de chaque chanson un message, de chaque scène une mission, de chaque note un appel à l’unité. Sa voix s’est éteinte, mais continue de vibrer dans les consciences et les mémoires. Son message, lui, demeure éternel.

Texte et récit : Marie-Paule