Cameroun / l’onde de choc post-électorale embrase le pays après la proclamation de la victoire de Paul Biya pour un 8e mandat.
Cameroun / l’onde de choc post-électorale embrase le pays après la proclamation de la victoire de Paul Biya pour un 8e mandat.
Un documentaire de Agence Presse Audio
Douala bouillonne ! La capitale économique du Cameroun connaît depuis lundi 27 octobre 2025, sa troisième journée consécutive de violences et de tensions extrêmes.
Un documentaire de
Agence Presse Audio
Mise en ligne
28 Octobre 2025
Réalisation
Agence Presse Audio
Mise en onde & mix
Agence Presse Audio
Illustration
Agence Presse Audio
Production
Agence Presse Audio
Douala bouillonne ! La capitale économique du Cameroun connaît depuis lundi 27 octobre 2025, sa troisième journée consécutive de violences et de tensions extrêmes. L’annonce de la victoire de Paul Biya à la présidentielle du 12 octobre dernier, loin d’apaiser les esprits, a déchaîné une colère populaire. Dès l'officialisation des résultats, une vague d'émeutes a paralysé la ville. Des jeunes, le visage fermé par la frustration, ont dressé des barricades sur les principaux axes, plongeant de nombreux quartiers dans le chaos. Les foyers de feu allumés sur le bitume sont le symbole incandescent du ressentiment grandissant. À Douala, la mobilisation reste forte, notamment à Ndogpassi, où le peuple revendique sa victoire.
Pour comprendre l'état d'esprit ambiant, écoutons Max Ndongmo, habitant de la capitale camerounaise, qui témoigne de cette atmosphère explosive.
Face à l'escalade, le pouvoir a riposté en déployant l’armée dans les zones névralgiques. Malgré cette présence massive des forces de sécurité, la journée du lundi a été rythmée par des actes de pillages, des destructions et, plus alarmant encore, des tirs à balles réelles. De nombreux édifices et des biens de personnes ont été la proie des flammes au milieu du chaos.
L'incendie de la contestation se propage L'onde de choc de la crise post-électorale dépasse désormais la capitale économique. Elle s'étend à plusieurs régions du pays avec une escalade des violences ciblant les symboles de l'administration et du parti au pouvoir.Administrations et parti au pouvoir ciblés : Dans la région de l'Est, la mairie et la sous-préfecture de Mandjou à Bertoua ont été incendiées par les manifestants.
La maison du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a été incendiée à Melong, où des coups de feu ont également été signalés au quartier Haoussa. Dans l’Extrême-Nord, le poste des douanes de Boukoula a également été incendié. Tensions et victimes : À Touboro (Extrême-Nord), le peuple est dans la rue pour réclamer « la victoire de l’opposant Issa Bakary Tchiroma ». La contestation se fait également sentir à Bafoussam (carrefour TPO). L'agitation a conduit à une violente altercation au lycée technique de Nkongsamba, forçant les élèves à la confrontation.
Un acte de violence tragique a été rapporté à Mandjou, Bertoua, où un adolescent a été abattu ce jour. Inquiétudes pour la sécurité scolaire : À Foumban, les élèves du lycée bilingue de la ville et des écoles primaires ont fui leur établissement. Selon un enseignant, un homme armé s’est présenté et a exigé le renvoi des enfants à la maison.
Pourtant, la détermination des contestataires reste inébranlable. Ils exigent la vérité des urnes, refusant la victoire de Paul Biya, réélu avec 53 % des voix. L'opposant Tchiroma, qui dénonce une fraude électorale, a réitéré lundi 27 octobre, son appel à la mobilisation générale. Le bras de fer ne fait que commencer. Alors que le président Biya entame un nouveau mandat contesté, Douala, ville martyre et révoltée, reste le baromètre d’une crise post-électorale dont l'onde de choc n'a sans doute pas fini de se propager dans le pays.
Texte et récit : Sam Rivers



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