Une puissante vague de mobilisation a déferlé le dimanche 26 octobre 2025 sur le Cameroun, démarrant à Douala, la capitale économique, où des centaines de manifestants sont descendus dans les rues. Répondant à l’appel du leader politique Issa Tchiroma Bakary, la jeunesse exige avec force la « vérité des urnes ».

Arborant des pancartes et scandant des slogans enflammés, les protestataires réclament que le pouvoir reconnaisse la victoire de l’opposant Tchiroma et publie les résultats réels du scrutin, attendus officiellement le lundi 27 octobre 2025.

La tension est rapidement devenue palpable, particulièrement dans le quartier de New Bell. Des affrontements violents ont éclaté entre la foule et les forces de l’ordre, mobilisant la police et la gendarmerie anti-émeutes. Selon des témoignages recueillis sur place, les forces de sécurité auraient tiré à balles réelles pour disperser les manifestants, faisant deux blessés. Plusieurs autres personnes sont admises en soins intensifs dans un hôpital de la ville.

Le mouvement de colère s’est propagé comme une traînée de poudre. Garoua, Maroua, Meinganga, Kaélé et Bertoua connaissent à leur tour des marches de soutien. Les observateurs parlent désormais d’une contestation nationale d’une ampleur inédite depuis des années.

Alors que la commission électorale s’apprête à annoncer les résultats officiels de la présidentielle du 12 octobre 2025, les appels au calme se multiplient.  Les partisans d’Issa Tchiroma, eux, affirment qu’ils resteront mobilisés.

Pour saisir l’atmosphère sur place et entendre la voix de cette jeunesse révoltée, écoutons le témoignage de Bouba Martin, un jeune manifestant rencontré au cœur de la foule à Douala

Les prochains jours s’annoncent donc cruciaux. Alors que l’air est chargé d’une incertitude explosive, le Cameroun bascule dans une crise post-électorale qui pourrait bien redéfinir son avenir politique. Le monde a les yeux rivés sur Yaoundé.

Texte et récit : Sam Rivers