Cameroun : les immeubles sont-ils devenus des tombes ?

Cameroun : les immeubles sont-ils devenus des tombes ?

Cameroun : les immeubles sont-ils devenus des tombes ?

Un documentaire de Agence Presse Radio


Chaque année au Cameroun, plusieurs effondrements mortels d’immeuble ont lieu. Dans la ville Douala, le dernier drame s’est produit en fin juillet 2023 faisant plus de 40 morts et 20 blessés.

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24 Août 2023


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Chaque année au Cameroun, plusieurs effondrements mortels d’immeuble ont lieu. Dans la ville Douala, le dernier drame s’est produit en fin juillet 2023 faisant plus de 40 morts et 20 blessés.

Les habitants du quartier New Bell du 2e arrondissement de Douala la capitale économique du Cameroun ont surnommé l’un des d’immeubles du secteur « l’immeuble de la mort ». Ses bâtisses semblent inhabitées, pourtant, au balcon, des vêtements sèchent sur une corde et, au rez-de-chaussée de cette maison, une petite imprimerie tourne en permanence.

A l’intérieur de la petite imprimerie de l’immeuble, Raphaël Kamga l’un des responsables de l’imprimerie est conscient du danger qui les guette. « Je loue ici depuis quinze ans, Je sais que c’est dangereux de continuer à travailler dans cet endroit. Ce sont les moyens financiers qui nous manquent pour déménager. Après l’effondrement mortel du mois dernier, j’ai bien évidemment très peur. » explique-t-il.

Dans le quartier Ndogbong du 5e arrondissement, un immeuble de quatre étages s’est effondré faisant au moins 40 morts et plus de 20 blessés dans la nuit du samedi à dimanche 23 juillet 2023. Selon des voisins, cet immeuble portait également le surnom « l’immeuble de la mort ». Claryse Tidjong, une riveraine, explique avec tristesse l’état de l’immeuble « Les murs n’étaient pas crépis. Il n’y avait pas de voie d’évacuation d’eau. Tout le monde savait et voyait que c’était très mal construit. Mais on ne savait pas que cela allait faire autant de dégâts ». Elle a perdu sa fille, Ange Doriane Tidjong, 19 ans, et l’un de ses locataires lors de l’effondrement de la bâtisse qui a écrasé une partie de sa maison.

« Même les autorités étaient au courant du très mauvais état de bâtiment qui tremblait ». « Quand le propriétaire et son épouse vivaient encore, je leur avais personnellement conseillés de faire détruire l’immeuble. Quand ils sont décédés, nous avons conseillé la même chose à son jeune fils. Sans succès. Il a plutôt poursuivi la construction. J’ai plusieurs fois dénoncé cette situation à la mairie. Comme toujours, ils ont laissé pourrir la situation. » d’après Philippe-Sylvestre, un habitant vivant à une rangée de maisons du lieu du drame.

La capitale économique du Cameroun a subi plusieurs effondrements d’immeubles durant ses dernières années dans certaines localités du pays. Face à l’ampleur du phénomène, le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune avait lancé un appel en 2021 « stopper le fléau ».  Pourtant, rien n’avait changé. A Adamaoua, l’une des trois régions du nord du Cameroun un autre immeuble avait effondré à Ngaoundéré Deux jours après le drame de Douala tuant au moins 4 personnes.

 Plus de 95 % des immeubles sont construits sans respect des normes techniques. Espérons que l’Etat du Cameroun se penche sur ce phénomène afin de détruire tous ses immeubles surnommé « l’immeuble de la mort ».

 

Texte : Eric AKUGRE

Voix : Clara TOHOURI