Le cinéaste burkinabé Dani Kouyaté a remporté l’Étalon d’or de Yennenga lors de la 29è édition du FESPACO 2025 avec son film "Katanga, la danse des scorpions". Ce long-métrage, tourné en noir et blanc et en langue locale moré, a conquis le jury et le public par son intensité dramatique et sa mise en scène immersive.

Dans la chaleur oppressante du royaume de Genzourgou, rongé par la cupidité et l’amour du pouvoir mêlé au mysticisme, le destin du roi Pazuknam bascule. Trahi par son cousin, il doit reconquérir son trône. Inspiré des tragédies shakespeariennes, "Katanga, la danse des scorpions" plonge le spectateur au cœur d’un récit intense mêlant quête de pouvoir, trahisons et intrigues politiques.

Tout commence par un complot manqué contre le roi Pazuknam. Face à cette menace, il nomme son cousin Katanga chef des armées. Un devin lui prédit alors qu’il s’assiéra sur le trône à la place de son roi. Dès lors, le royaume de Genzourgou sombre dans un climat de terreur et de méfiance.

Ce film a suscité une ovation nourrie samedi 1er mars soir à Ouagadougou au Burkina Faso, lorsque Dani Kouyaté est monté sur la plus haute marche du podium pour recevoir son prix.

Heureux de recevoir cette haute distinction, il affiche sa satisfaction.

Le film impressionne par sa mise en scène immersive, ses dialogues ciselés et sa bande-son envoûtante. Inspiré notamment de "Macbeth" de William Shakespeare, il met en lumière l’impact d’une prophétie qui pousse un homme à commettre l’irréparable.

Interrogé sur la genèse du projet, Kouyaté fait des précisions sur l’histoire du court métrage.

On l’écoute

Ce sacre fait de Dani Kouyaté le troisième Burkinabé à remporter ce prestigieux prix après seize éditions sans victoire nationale. Le film marque ainsi le retour triomphal du Burkina Faso sur la scène cinématographique africaine.

Tourné intégralement au Burkina Faso, le long-métrage met en vedette des acteurs de renom tels qu'Ildevert Meda, Rasmane Ouédraogo, Justin Wendiga et Prosper Komporé. Avec une esthétique sobre et intemporelle, il transporte les spectateurs dans un voyage visuel et émotionnel puissant.

Pour Kouyaté, cette consécration est aussi une reconnaissance du cinéma africain.

Avec cette victoire, "Katanga, la danse des scorpions" ouvre une nouvelle ère pour le cinéma burkinabé et s’apprête à conquérir les écrans internationaux. Une œuvre magistrale qui allie tradition et modernité, prouvant une fois de plus que le FESPACO reste le cœur battant du cinéma africain.

Texte et récit : Silvere BOSSIEI