Dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques croissantes et des incertitudes économiques au sein de l’Afrique de l’ouest, les présidents Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et Patrice Talon du Bénin affichent une volonté commune de redynamiser l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Lors d'une déclaration conjointe à la presse, à l’occasion de la visite de travail du président sénégalais Diomaye Faye à Cotonou, capitale béninoise, le 15 juillet 2025, les deux chefs d’Etat ont annoncé leur intention d'engager, dans les jours à venir, des actions concrètes pour relancer cette organisation régionale, mise à mal par un climat de méfiance généralisée.

Ecoutons le président sénégalais à ce propos

Cette initiative intervient alors que plusieurs pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de l’UEMOA sont confrontés à des crises politiques, des défis sécuritaires persistants, et à la tentation de replis souverainistes.

Bassirou Diomaye Faye, élu à la tête du Sénégal en 2024, incarne une nouvelle génération de dirigeants africains décidés à repenser les cadres d’intégration régionale en s’appuyant davantage sur la souveraineté économique et la solidarité des peuples. Son homologue béninois, Patrice Talon, réputé pour son pragmatisme économique, voit dans cette relance une opportunité de stabiliser la sous-région tout en stimulant les échanges commerciaux et les investissements.

Tous deux partagent le constat d’un affaiblissement progressif des institutions communautaires, ébranlées par les coups d’Etat successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger, et par le souhait de certains Etats, de sortir des organisations régionales.

La relance de l’UEMOA envisagée par Diomaye Faye et Patrice Talon s’appuie sur une vision réformiste qui met l’accent sur la transparence des mécanismes de gouvernance, la modernisation du système monétaire et la refondation du rôle de la Banque centrale. Les deux dirigeants plaident également pour une meilleure implication des citoyens, des entreprises et des sociétés civiles dans les processus d’intégration, afin de bâtir une union plus inclusive et plus résiliente.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Massi de GANHOU