Les relations entre la France et l’Algérie connaissent un nouvel excès de tension ; cette fois autour de questions liées à l’exercice des fonctions diplomatiques. Le jeudi 24 juillet 2025, les autorités algériennes ont vivement réagi à ce qu’elles qualifient d’entraves répétées imposées à leurs diplomates en France, en particulier en ce qui concerne l’accès aux zones sécurisées des aéroports parisiens, indispensables à la gestion des valises diplomatiques. Dans un communiqué publié par le ministère algérien des Affaires étrangères, elles dénoncent une série d’incidents récents qu’elles estiment contraires à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques ; un accord qui garantit l’inviolabilité des communications diplomatiques, dont le libre transit des valises diplomatiques fait partie intégrante.

L’Algérie accuse la France de violer ces dispositions internationales, en empêchant ses agents accrédités de remplir leurs missions dans des conditions conformes au droit international. Le communiqué pointe du doigt une initiative unilatérale du ministère français de l’Intérieur, prise selon elle « à l’insu du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères », sans notification officielle préalable, et dans une totale opacité.

La réaction de l’Algérie ne s’est pas faite attendre. Le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour obtenir des explications, tandis que son homologue algérien en poste à Paris, en France a pris contact avec les autorités françaises compétentes. En parallèle, l’Algérie annonce qu’elle appliquera des mesures de réciprocité à l’encontre des représentations françaises sur son territoire, sans en dévoiler pour l’heure la nature exacte.

Cette montée de tension s’inscrit dans un climat déjà marqué par une série de différends persistants entre les deux pays. Les relations bilatérales restent tendues par des contentieux mémoriels, des désaccords sur les politiques migratoires, et des incompréhensions régulières sur les pratiques diplomatiques. L’affaire des valises diplomatiques vient ainsi s’ajouter à une liste de litiges non résolus, qui compliquent davantage le dialogue.

Par ailleurs, la situation semble faire écho à une décision récente du ministère de l’Intérieur français qui aurait décidé de priver plusieurs dizaines de responsables algériens de leurs privilèges diplomatiques, affectant ainsi leur liberté de circulation et leur accès au territoire français. Cette mesure, prise quelques jours auparavant, a contribué à nourrir le ressentiment algérien.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Massi de GANHOUE