L’Organisation des nations unies (ONU) a exprimé sa vive inquiétude face à la suspension des partis politiques et des associations à caractère politique au Mali, une mesure décrétée par les autorités de transition dirigées par le colonel Assimi Goïta. Invoquant des raisons de sécurité publique, cette interdiction d’une durée indéterminée a été dénoncée par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui a appelé vendredi 16 mai 2025, à son abrogation immédiate.

Dans un communiqué, l’ONU a souligné l’importance d’un espace civique ouvert et pluraliste pour garantir le respect des droits de l’homme, la paix et le développement durable. De leur côté, des experts indépendants de l’organisation ont mis en garde contre un projet de loi, daté du 30 avril 2025, qui compromettrait davantage les libertés politiques et placerait le Mali en violation de ses obligations internationales en matière de droits humains.

Ce durcissement s'inscrit dans un climat de répression croissante au Mali. Depuis fin 2023, plusieurs organisations de la société civile ont été dissoutes, tandis que les violations des droits humains ont connu une hausse alarmante de 85 % entre 2022 et 2023.

Amnesty International s’est également jointe aux critiques, qualifiant la dissolution des partis politiques de ‘’violation flagrante’’ des libertés d’expression et d’association, incompatibles avec la Constitution malienne de 2023 et les engagements internationaux du pays.

Face à ces dérives, la communauté internationale appelle les autorités maliennes à restaurer sans délai les droits politiques fondamentaux, condition essentielle à une transition démocratique crédible.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Massi de GANHOUE