L’Union européenne (UE) a adopté, lundi 17 mars 2025, un ensemble de sanctions visant des dirigeants militaires rwandais ainsi qu'un responsable du secteur minier, en raison de l'offensive du groupe armé du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par les forces rwandaises dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans la foulée, les autorités rwandaises ont annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec la Belgique, l'accusant de prendre parti dans le conflit en RDC.

Dans un communiqué officiel, le ministère rwandais des Affaires étrangères a justifié cette décision par les “tentatives pitoyables” de la Belgique de “maintenir ses illusions néocoloniales”, reprochant à l’ancienne puissance coloniale de soutenir la RDC “avant et pendant le conflit’’.

A cet effet, le Rwanda a sommé tous les diplomates belges de quitter son territoire dans un délai de 48 heures. En réponse, le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a qualifié cette mesure de “disproportionnée” et a annoncé que la Belgique expulserait à son tour les diplomates rwandais.

Ces incidents diplomatiques surviennent dans un contexte de tensions croissantes en Afrique centrale, où le Rwanda est accusé de soutenir le M23, un groupe armé rebelle combattant l’armée congolaise dans l’Est de la RDC ; une accusation que l’Etat rwandais nie fermement.

La Belgique, ancienne puissance coloniale à la fois de la RDC et du Rwanda, a été l'un des pays les plus critiques du Rwanda depuis que la rébellion du M23 a lancé en décembre 2024, une offensive dans l'Est de la RDC, qui l'a vu notamment s'emparer de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et de Bukavu, capitale du Sud-Kivu.

Avant cette rupture de liens diplomatiques, les relations entre le Rwanda et la Belgique étaient déjà tendues, notamment après la suspension, en février 2025, des programmes d’aide au développement belges au Rwanda.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE

Récit : Massi de GANHOU