L’Australie a pris une décision diplomatique d’une rare gravité en annonçant, le 26 août 2025, l’expulsion de l’ambassadeur d’Iran, Ahmad Sadeghi, en poste à Canberra, ainsi que de trois autres diplomates iraniens. Ce geste, inédit depuis la seconde guerre mondiale en 1945, intervient dans un climat de forte tension, à la suite de deux attaques à caractère antisémite perpétrées dans les villes de Sydney et Melbourne fin 2024.

Les autorités australiennes soupçonnent l’Iran d’avoir joué un rôle, direct ou indirect, dans l’organisation de ces actes ciblant des institutions ou des individus de confession juive. Bien que les détails précis de ces attaques n’aient pour l’heure, pas été rendus publics, les éléments recueillis ont été jugés suffisamment graves pour justifier une réponse diplomatique immédiate et ferme. La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a donné un délai de sept jours aux diplomates concernés pour quitter le territoire, dénonçant une ingérence étrangère « inacceptable et profondément inquiétante ».

Le Premier ministre Anthony Albanese a, quant à lui, qualifié ces événements d’« actes d’agression extraordinaires et dangereux orchestrés par une nation étrangère », accusant l’Etat iranien de chercher à semer la discorde et à fragiliser la cohésion sociale australienne. Dans la foulée, le gouvernement a annoncé son intention d’inscrire les Gardiens de la révolution iranienne sur la liste nationale des organisations terroristes, marquant ainsi un durcissement sans équivoque de sa position vis-à-vis du régime iranien.

Les relations entre l’Australie et l’Iran, déjà tendues, connaissent donc un nouveau point de rupture. L’ambassade australienne à Téhéran a suspendu ses activités, et l’ensemble de son personnel a été relocalisé en toute sécurité dans un pays tiers. 
L’Iran n’a, pour l’heure, pas officiellement réagi à cette expulsion, mais l’escalade des tensions entre les deux pays semble désormais inévitable.

Texte : Mina Tiéporogadana DEMBELE
Récit : Massi de GANHOUE