Le Premier ministre sortant du Kosovo, Albin Kurti, a annoncé le 11 décembre 2025 que le pays avait commencé à accueillir des ressortissants de pays tiers expulsés des États-Unis. Selon ses déclarations, un ou deux individus seraient déjà arrivés, sans que leur nationalité ou leur localisation exacte ne soient précisées. Cette initiative repose sur un accord bilatéral conclu en juin 2025 entre le Kosovo et Washington, d’une durée d’un an, prévoyant l’accueil d’une cinquantaine de personnes afin de faciliter leur retour sécurisé dans leur pays d’origine. Le Kosovo, l’un des pays les plus pauvres d’Europe et indépendant depuis 2008, voit dans cet accord un moyen de témoigner sa gratitude envers les États-Unis pour leur soutien historique et leur coopération, évoquant une « reconnaissance éternelle » envers la puissance américaine.

Cette démarche s’inscrit également dans un contexte politique interne tendu. Depuis les élections législatives de février 2025, Albin Kurti n’a pas réussi à former un gouvernement, contraignant le pays à organiser de nouvelles élections le 28 décembre. Par ailleurs, les États-Unis ont critiqué le Premier ministre pour avoir tenté d’empêcher un parti politique serbe de participer au scrutin, estimant que cette action menaçait la stabilité du Kosovo. 

Lors d’un entretien télévisé, Kurti a précisé que le Kosovo acceptait des personnes « que les États-Unis ne veulent pas sur [leur] territoire », confirmant l’arrivée d’un ou deux d’entre elles. Le gouvernement kosovar avait à l’origine présenté l’accord comme un moyen de garantir un retour sécurisé dans leur pays d’origine pour ces ressortissants, tout en renforçant ses liens avec Washington.

Avant cet accord, le Kosovo avait déjà conclu un partenariat similaire avec le Danemark, prévoyant l’accueil de prisonniers étrangers condamnés pour un montant de 200 millions d’euros, permettant à ces derniers de purger leur peine sur le sol kosovar.

Texte : La plume de la Bagoué

Récit : Marie-Paule N’GUESSAN