Le ministre des finances du Ghana promettait de façon ferme que jamais son pays ne retournerait voir le Fonds monétaire international (FMI). « Quoi qu’il se passe, nous ne le ferons pas. Les conséquences seraient terribles, nous sommes une nation fière, nous avons les ressources, nous avons la capacité », assurait Ken Ofori-Atta en février 2022.

Les africains qui voient leur économie s’effondrer sont soumis aux plans d'ajustement structurel (PAS) qui sont ressentis comme une ingérence étrangère, une critique contre les jeunes Etats et une intervention constante et tatillonne dans toutes les administrations. Ces PAS se voulaient répressifs et entendaient imposer des disciplines.

Sur le continent africain (notamment au sud du Sahara), la dette n’est pas toujours bien vue. Les PAS ont fait, à l'origine, l'objet d'une forte opposition politique autant qu'économique. Leurs échecs provisoires ou définitifs étaient soulignés par les pays africains (et aussi par les évaluations qu'en faisaient les institutions financières internationales). Puis, brusquement, à la création du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), en 2001, le consensus de Washington est devenu le discours officiel des Etats africains.

Il est bon de savoir qu’aucun pays africain ne peut se permettre de rembourser l’entièreté de sa dette, qu'elle soit due à des créanciers bilatéraux, à des institutions multilatérales ou à des prêteurs privés, sans mettre en danger des millions de vies africaines.

Sans compter que les sommes que les pays prennent en dette sont remboursés parfois au quadruple pour ce que ces pays ne se soient pas exécutés à temps.  Au point qu’on se demande si L’Afrique est-elle vraiment malade de sa dette ?

La dette publique de la Côte d'Ivoire fait référence à la dette de l'État proprement dit, mais pas à celle de ses États fédérés, municipalités et institutions.

Entre 1991 et 2021, le budget de la dette a varié entre 5,4 milliards et 26,1 milliards d'euros. En 2021, dernière année évaluée, le montant de 26,11 milliards d'euros a été le plus élevé des 30 dernières années.

Texte : Sacré Abel

Voix : Clara TOHOURI